Une pétition fait polémique depuis son lancement le 18 mars sur le site change.org. Initialement intitulée “non à la délinquance venue de Mayotte à La Réunion“, la référence à l’île au parfum a disparu du titre de celle-ci, mais pas des revendications.
Les signataires demandent notamment le “renvoi systématique des prisonniers venus de Mayotte à la Réunion après leurs peines“, mais aussi des délinquants ou des parents de mineurs récidivistes “en provenance ou d’origine de Mayotte.”
Les signataires évoquent aussi des cas de jeunes torturants des chats et de chiens, “des faits qui font partie du quotidien à Mayotte“, ou encore “des quartiers entiers attribués à des non natifs de la Réunion créant ainsi de nouvelles zones de non droits.” (…)
“Ça, c’est du racisme”, dénonce un homme, assis sur le perron de sa maison. “Quand il y avait l’opération Wuambushu 1, ils ont dit là-bas que les Mahorais étaient des racistes. Pourquoi aujourd’hui, ils disent que les Mahorais sont des violents, des voyous ?”.
Un autre homme abonde : “quand on va chez eux, on contribue, on paye des impôts, on est Français. Que j’atterrisse à Marseille, à Mayotte ou à la Réunion, je suis en France. On ne comprend pas pourquoi ils réagissent comme ça.” Face à la recrudescence des violences à la Réunion, un passant analyse : “ce sont des jeunes qui sont nés à Mayotte et qui sont partis à la Réunion, ce ne sont pas des Mahorais, mais les Réunionnais ne font pas la différence.” (…)
“Non à la délinquance venue de Mayotte” : la pétition de tous les (dangereux) amalgames (…)
Du côté de la délégation mahoraise de La Réunion, on prend la situation avec philosophie. “Ce n’est pas un sujet nouveau, c’est même récurrent : nous entendons souvent des propos de ce genre à La Réunion” réagit Mohamed Elanrif Bamcolo, délégué du département de Mayotte à La Réunion.
(…) “Je sais que l’actualité n’est pas facile à Mayotte et à La Réunion. Nous avons vu que chaque fois qu’il y a des crises sécuritaires ou sanitaires, quelques-uns ont envie d’exprimer leur opinion, et pas forcément de la bonne manière” ajoute-t-il.
(Merci à Mérovée.)