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La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, annonce consulter les partis pour «aboutir» à un projet de réforme de l’élection des députés d’ici à début 2025. Elle souhaite que les forces politiques soient «mieux représentées» dans l’Hémicycle. Ce système serait instauré dans les départements les plus peuplés, soit 11 départements : ceux d’Île-de-France sauf l’Essonne et le Val-d’Oise, ainsi que le Nord, le Pas-de-Calais, le Rhône, la Gironde, les Bouches-du-Rhône

Dans un entretien au Figaro, Yaël Braun-Pivet juge qu’« il est temps d’honorer» une promesse d’Emmanuel Macron : l’élection d’environ 25% des députés au mode de scrutin proportionnel, afin que les forces politiques soient « mieux représentées». « Si l’Assemblée ne ressemble pas aux Français, comment peuvent-ils lui faire confiance ? », insiste la présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale. Face à l’état préoccupant des finances publiques, elle estime que le « contexte exceptionnel» peut justifier de « taxer les superprofits» des grandes entreprises.

La défiance reste forte entre les Français et leurs représentants, selon les enquêtes d’opinion. Le constatez-vous ?

Nous constatons tous que le lien entre les citoyens et les politiques ne fait que se distendre. L’abstention croît à toutes les élections, même aux municipales et aux présidentielles. Le rétablissement de la confiance est un enjeu démocratique majeur. C’est l’une des raisons pour lesquelles, venant de la société civile , j’ai répondu en 2017 à l’appel d’Emmanuel Macron, qui prônait un renouveau démocratique.

Cet engagement de «renouveau démocratique» a-t-il été tenu par la majorité présidentielle ?

En partie. Ne serait-ce que par le grand renouvellement du personnel politique en 2017, les lois sur la confiance votées dès notre arrivée – avec la lutte contre les conflits d’intérêts, la suppression de la réserve parlementaire, la fin des emplois familiaux [ dans l’embauche des collaborateurs de ministres et d’élus ]. Mais nous avons été empêchés d’aller au bout de notre réforme des institutions. Ce retour de la confiance, il faut l’amplifier considérablement.

Comment faire ?

Quand je rencontre les Français, beaucoup m’interrogent sur leur représentation politique. Si l’Assemblée ne ressemble pas aux Français, comment peuvent-ils lui faire confiance ? La proportionnelle aux élections législatives était une promesse de 2017 . Il est temps d’honorer cet engagement. Avec la proportionnelle, l’Assemblée ressemblerait davantage aux Français. Les forces politiques seraient mieux représentées dans leur diversité.

Quel système proposez-vous pour y parvenir ?

Je mets une proposition en débat. Elle est réalisable, car elle ne nécessite pas de redécoupage électoral. Elle n’éloigne pas les Français de leurs élus, car elle préserve l’échelon départemental. Comme au Sénat, les parlementaires seraient élus sur des listes à la proportionnelle, dans les départements les plus peuplés – ceux où sont élus 11 députés ou plus [ soit 11 départements : ceux d’Île-de-France sauf l’Essonne et le Val-d’Oise, ainsi que le Nord, le Pas-de-Calais, le Rhône, la Gironde, les Bouches-du-Rhône ]. Ailleurs, le scrutin majoritaire serait maintenu. Au total, 152 députés sur 577 seraient désignés à la proportionnelle, soit 26% d’entre eux.   […]

À l’Assemblée, votre vice-présidente (Horizons) Naïma Moutchou a décidé de travailler avec le Rassemblement national (RN), sur un texte transpartisan. Pourriez-vous faire de même un jour ?

J’ai toujours été très claire. Je ne fais pas de tri institutionnel : les députés RN ont été élus par les Français, ils ont leur place comme les autres à l’Assemblée. Mais politiquement, je les combats matin, midi et soir. Je suis résolument hostile au fait de travailler et de faire de la politique avec eux. Jamais je ne signerai, ni ne voterai un amendement ou une proposition de loi avec le RN. Je n’approuve pas cette initiative. Je ne signe d’ailleurs pas plus de textes venant de La France insoumise.

Le Figaro

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