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L’enseignement juif assume son identité

(…) Comme tout établissement sous contrat, les « enseignements propres » ne peuvent pas être obligatoires. Dans les faits, « nous n’avons jamais été confrontés à une demande de dispense », assure le directeur de l’action scolaire. Même si les parents choisissent un établissement juif pour des questions de sécurité, « ils viennent aussi pour adhérer au projet de l’école », explique-t-il, et optent donc pour un établissement en phase avec leur engagement religieux.

À l’image du judaïsme français, l’offre scolaire et pédagogique est très diversifiée. Malgré tout, qu’il s’agisse d’une école ultra-orthodoxe ou d’un établissement tenant simplement d’un judaïsme culturel, tous ont un point commun : un public monoconfessionnel.

Des écoles intouchables ?

(….) La loi Debré de 1959, qui encadre les établissements scolaires sous contrat d’association, est pourtant claire : la discrimination des élèves, sur la base de leur croyance, est interdite. « Je ne dis pas que certaines écoles n’ont pas opéré cette sélection sur ce critère de judéité, mais aujourd’hui, ce n’est pas la norme, assure le directeur. Et les rares élèves non juifs que nous voyons arriver ne maintiennent pas leur candidature quand ils prennent connaissance de l’organisation de l’école. »

Le caractère propre des écoles juives repousse-t-il alors naturellement les élèves non juifs ? Les écoles les plus orthodoxes parviennent-elles à ne pas amputer les enseignements généraux ? « En théorie, la loi Debré n’est pas une contrainte pour l’expression du caractère propre des écoles juives, estime Martine Cohen, sociologue du judaïsme. Mais son application demande à être regardée de près. Or, il est très difficile d’entrer dans ces écoles. »

La difficulté n’est pas réservée aux sociologues. Dans les rangs des inspecteurs, il semble qu’une consigne officieuse circule : éviter l’inspection des écoles juives. « Si l’État se met à contrôler, il risque d’exposer une contradiction entre son discours intransigeant sur la laïcité et une loi très accommodante et très généreuse financièrement avec l’enseignement confessionnel », constate Stéphanie Hennette-Vauchez, chercheuse en droit public et autrice de L’École et la République. La nouvelle laïcité scolaire (Dalloz).

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