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Crise ouverte au sein d'Act Up-Paris sur fond d'accusations d'antisémitisme

Depuis quelques mois, Act Up-Paris se déchire autour du conflit au Proche-Orient: des militants veulent soutenir publiquement les Palestiniens, quand d’autres membres, juifs, ne se sentent plus les bienvenus et dénoncent des “propos antisémites”. 

Depuis quelques mois, Act Up-Paris se déchire autour du conflit au Proche-Orient : des militants veulent soutenir publiquement les Palestiniens, quand d’autres membres, juifs, ne se sentent plus les bienvenus et dénoncent des “propos antisémites”. 

Si cette crise est loin d’être la première dans l’organisation historique de lutte contre le sida, certains membres ou sympathisants d’Act Up-Paris interrogés par l’AFP (dix au total) décrivent une situation “éprouvante” et un collectif qui “ne va pas bien du tout”. Le 16 mars, le conseil d’administration, composé de quatre bénévoles, a même publié un communiqué pour dénoncer des “manifestations d’antisémitisme” à Act Up-Paris. “Même dans les associations entre guillemets de ‘gauchos’, il y a quand même un fond d’antisémitisme qu’il faut dénoncer”, assure à l’AFP un membre du CA, sous couvert d’anonymat.

(…)

“Nous ne sommes pas débarrassés de l’inutile culpabilité face au régime de Vichy”, lit-on notamment dans ce document, consulté par l’AFP. Quand Eva Vocz, une femme juive de 31 ans et une des quatre salariés de l’association, ouvre ce courriel, “j’ai pleuré”, témoigne-t-elle.

Elle se dit “profondément heurtée” de lire des “propos antisémites” dans une association de “lutte contre les discriminations”. Ce brouillon ne sera ni débattu ni publié. Elle recueille ensuite le témoignage d’un activiste d’Act Up-Paris, cible de menaces de mort accompagnées de croix gammées à la porte de son appartement.

“L’antisémitisme frappe tout le monde. Nous ne laisserons pas faire”, dénonce-t-elle sur les réseaux sociaux, sur le compte Act Up-Paris, dans un contexte de forte hausse du nombre d’actes antisémites en France.

Mais certains militants, dont Françoise Gil, dénoncent une “instrumentalisation”. “Il n’est pas juif, ce n’était pas du tout un acte antisémite”, affirme à l’AFP cette socio-anthropologue. Lors d’une réunion le 5 février à laquelle Eva Vocz assiste en visio, plusieurs militants s’en prennent à elle et à sa publication.

“La première chose à laquelle on devrait penser lorsqu’on voit une croix gammée à Act Up, c’est les déportés homosexuels”, lance un militant, d’après le compte-rendu lu par l’AFP. Une autre assure que le Hamas est un “mouvement de libération”. Est également évoqué le militantisme de Mme Vocz au sein du collectif de juifs de gauche Golem. Deux membres du CA prennent la défense de la salariée.

www.europe1.fr

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