écrivain de la gauche radicale, pourfendeur des logiques de domination masculine, à la barre d’un tribunal pour répondre d’accusations de« diffamation en raison de l’appartenance à un sexe ». Le procès qui s’est tenu jeudi 4 avril devant la 17e chambre du tribunal de Paris était à bien des égards unique en son genre. Et riche en enseignements.
Tout commence le 20 mai 2020, quand une éditrice de La Fabrique téléphone à l’historienne et universitaire Ludivine Bantigny pour lui dire qu’un post circule à son sujet sur les réseaux sociaux. Le texte reprend deux phrases écrites par François Bégaudeau dans un forum de discussion de son site officiel begaudeau.info : « Dans le milieu radical parisien, Ludivine est connue pour être jamais la dernière. Tous les auteurs de La Fabrique lui sont passés dessus, même Lagasnerie. » « J’ai été estomaquée, stupéfaite. Ça a été comme un coup de poing dans le ventre », a décrit au tribunal, encore éprouvée, l’universitaire de 49 ans, spécialiste d’histoire politique et sociale. (…)