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L’opérateur n’intervient plus dans ce quartier pour des raisons de sécurité. Mettant en difficulté le centre médical et des centaines d’habitants.

“La semaine dernière, heureusement que le laboratoire qui n’arrivait pas à joindre le cabinet médical où la ligne fixe ne fonctionne plus avait mon portable pour m’envoyer un résultat urgent. J’ai pu faire aussitôt hospitaliser mon patient. Qu’est-ce qui se serait passé sinon ?”, interroge Souresh Ramassamy qui partage le centre médical de Pissevin avec cinq autres médecins. Depuis plus d’un mois, le standard téléphonique ne fonctionne plus à cause d’une panne du réseau Orange (le réseau fixe, cuivre et fibre), qui impacte aussi des centaines d’habitants du quartier. “Les patients doivent se déplacer pour prendre rendez-vous”, ajoute son collègue Yachine Adam.

Sentiment d’abandon dans le quartier

“On a fait venir un huissier pour constater la panne” et la réponse d’Orange les a laissés sans voix ! “Regardez ce SMS qui nous dit “Pour garantir la sécurité de nos techniciens, il a été convenu avec la mairie, les forces de l’ordre et Orange, que plus aucune intervention ne se faisait dans le quartier Pissevin jusqu’à nouvel ordre””, lancent les médecins excédés. Pire, après le constat d’huissier, “un technicien est comme par hasard venu deux heures et ce qui marchait encore par intermittence ne marche plus du tout”, soupire Yachine Adam. Dans un quartier gangrené par le trafic de drogue, où la population se sent abandonnée, c’est un peu la panne de trop ! […]

Vandalisme incessant et insécurité : 20 plaintes d’Orange

Armando Melim, le directeur d’Orange, en charge des relations avec les collectivités du Gard, rectifie : “Ce SMS était une erreur. C’est Orange qui a pris la décision unilatérale de ne plus intervenir à Pissevin. Pour nous, c’est vraiment le quartier le plus problématique”. Et il rappelle la genèse de cette situation inextricable. Depuis trois ans, le vandalisme est incessant, câbles arrachés et sectionnés, trappes télécoms enlevées, armoires détruites, “on a compris que les trafiquants espéraient ainsi désactiver la vidéosurveillance du quartier, ce qui n’a pas été le cas”.

L’opérateur a déposé vingt plaintes et engagé de centaines de milliers d’euros pour réparer ce qui était incessamment détérioré. Et a finalement décidé de protéger ses agents : “C’est notre priorité. On était au bord du droit de retrait”, explique le directeur. Il n’y a pourtant jamais eu d’agression de technicien mais un sentiment pesant d’insécurité alimenté par les faits divers tragiques des derniers mois.

La police pour sécuriser les interventions

“Nous continuons d’intervenir sur les deux antennes de téléphonie mobile”, précise-t-il. Et des forces de l’ordre sécurisent les agents, ce que confirme la préfecture qui constate que les autres chantiers à l’arrêt pour des problèmes d’insécurité dans le quartier ont, eux, tous repris… avec protection si besoin. “On suit l’évolution du quartier en lien avec la préfecture et la Ville. On compte sur l’installation du poste de police pour y revenir”, explique Armando Melim. […]

Midi Libre

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