Alors que près d’un appartement sur cinq est inoccupé à Paris, le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire souhaite que les collectivités soient en capacité de réquisitionner ces habitations vacantes en zone tendue afin d’assurer le droit au logement et de faire revenir de la population dans la capitale.
Trouver un logement dans la capitale n’a jamais été aussi difficile. Alors que des étudiants ont commencé l’année scolaire dans des campings, que des travailleurs sont contraints de dormir dans leur voiture et que des centaines d’enfants et leur famille dorment à la rue, une étude préoccupante de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a eu le mérite d’éveiller les consciences.
Vacance temporaire liée au marché, augmentation constante du nombre de résidences secondaires… Celle-ci révélait au mois de décembre que 262 000 logements, soit 19 % du parc immobilier parisien, étaient inoccupés à Paris en 2020, contre 14 % en 2011 (191 000 logements). Une évolution liée en partie à la hausse des locations meublées touristiques non déclarées et qui se traduit par une baisse de la population parisienne, la capitale ayant perdu sur cette période en moyenne 11 500 habitants chaque année.
Dans une lettre ouverte publiée ce jeudi 11 avril, en partenariat avec la fondation Jean Jaurès, l’élu demande que les collectivités aient le pouvoir de réquisitionner les logements en zone tendue. « Nous devons sortir d’une France à deux vitesses, où les plus riches peuvent être multipropriétaires et sous-utiliser leurs logements, là où ceux qui y vivent et y travaillent ne peuvent plus s’y loger », appuie-t-il.
Au-delà des réquisitions de logements vacants, le premier adjoint propose que les collectivités puissent exploiter des données de consommation d’eau et d’électricité à des fins de repérage des logements inoccupés ou sous-utilisés, méthode utilisée pour réaliser l’étude publiée par l’Apur.