Peut-on être la coqueluche des milieux progressistes français tout en saluant les opérations menées par le Hamas le 7 octobre dernier, et leur cortège de meurtres, de viols et de destructions ? Le cas du géographe suédois Andreas Malm fournit une réponse immédiate : oui, trois fois oui.
Fin mars, le géographe suédois a passé la semaine en France, pour une des tournées médiatico-politiques dont il a désormais l’habitude. Il faut dire que le penseur est bien reçu dans l’Hexagone : ici, son plaidoyer pour la réhabilitation de la violence dans le répertoire d’action écologiste a été chaudement accueilli, et son essai Comment saboter un pipeline ? trône en bonne place des librairies de gauche.
France Culture invite ainsi Malm à exposer longuement sa pensée, le 29 mars dernier. « Le sabotage d’infrastructures qui détruisent des vies est légitime », argumente le quadragénaire à la barbe rousse. La veille, il tenait une conférence à l’université Paris-Dauphine. Le lendemain, il était reçu en grande pompe par l’Institut La Boétie. La fondation intellectuelle fondée par Jean-Luc Mélenchon a confié une « chaire de géographie » au Suédois, qui avait déjà donné une première conférence le 23 mars 2023.
Ce samedi 30 mars, Andreas Malm est intervenu sous les applaudissements de 500 personnes, pour un sermon intitulé : « Le pipeline, la rue et l’Etat. Comment saboter le capitalisme fossile ? ». Sur son site, l’Institut La Boétie le présente comme un chercheur « mondialement connu », une « figure incontournable des mouvements pour la justice climatique ». Clémence Guetté, co-présidente de la fondation et députée LFI du Val-de-Marne, était présente pour l’occasion.
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