Pendant une vingtaine de minutes, la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet a assisté à un cours «d’empathie», vendredi matin, dans une classe de CP à Nice (Alpes-Maritimes). En décembre dernier, son prédécesseur, Gabriel Attal, avait annoncé l’expérimentation de ce cours pour lutter contre le harcèlement scolaire. La nouvelle ministre a confirmé, malgré le scepticisme et les interrogations autour de cette réforme, sa généralisation à la rentrée prochaine dans le cadre d’un enseignement «à la vie affective» et a précisé que le programme définitif serait finalisé en juin. «Dans une société traversée par des courants de violence et d’irrespect, c’est important de dire que l’école apprend autre chose et vit autrement», a-t-elle défendu.
La porte d’une classe et d’un cours d’empathie a donc été ouverte à la délégation officielle et à la presse. Devant des enfants de 6 ans, une professeur a imagé la situation d’un élève harcelé avec une feuille de papier froissée et déchirée. Elle a demandé à sa classe de réagir sur le cas de «Willy», le garçon représenté. «On parle des émotions et des sentiments», a-t-elle expliqué. Les enfants ont alors enchaîné des commentaires négatifs sur le cas de cet élève fictif («il est moche !», «bizarre !») avant que l’enseignante ne froisse le papier en une boule. C’est comme cela qu’elle a voulu faire prendre conscience du mal-être que pouvait engendrer ce type de propos, avant de redéployer la feuille et en encourageant les enfants à être plus bienveillant. «On va travailler ensemble !», a lancé un enfant. […]
Ces cours, inspirés de ce qui se fait dans les pays nordiques comme le Danemark, ne sont «pas une perte de temps» au détriment des autres matières comme le français et les mathématiques, a martelé Nicole Belloubet face à certaines critiques. «Les évaluations en classe de 6e montre que notre pays a progressé depuis 2017, de six points en français et quatre points en maths, je ne peux pas laisser dire que l’école est en échec», a ajouté la locataire de l’hôtel de Rochechouart, même si au classement Pisa, la France a dégringolé. […]