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Liban : vague de violences contre les réfugiés syriens après l’assasinat d’un responsable chrétien

Le 7 avril 2024, Pascal Sleiman, coordinateur de la région chrétienne de Jbeil, dominée par les Forces libanaises (FL), a été enlevé aux alentours de la ville. Des individus non identifiés auraient bloqué sa route alors qu’il était seul dans sa voiture.

Assassiné, Sleiman a été retrouvé à Kouseir, à la frontière syro-libanaise mais côté syrien, une zone réputée sous contrôle du Hezbollah. Selon les médias syriens, un “homme quinquagénaire d’identité inconnue a été retrouvé mort […] dans la campagne de Qusayr, au sud de Homs”.

Depuis, un sentiment d’ébullition règne à Jbeil où les soutiens de FL craignent un sort similaire à celui d’Elias el-Housseiri, lui aussi responsable des Forces libanaises, enlevé et tué en août 2023 dans le sud du pays. 

Le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant et par kilomètre carré au monde, avec une estimation gouvernementale de 1,5 million de réfugiés syriens et quelque 11 238 réfugiés d’autres nationalités. La majorité de ces réfugiés vit sous la menace permanente d’être renvoyés en Syrie. 

(…)

Quelques heures seulement après l’enlèvement et l’assassinat d’un responsable local du parti chrétien des Forces libanaises (FL), l’armée s’est déployée, le 8 avril 2024, dans les régions à risque, notamment à forte concentration chrétienne, pour tenter de prévenir les débordements.

Car moins de 24 heures après cet assassinat, les autorités libanaises avaient annoncé la mise en détention de sept Syriens, soupçonnés d’être membres d’un “gang” à l’origine du meurtre. Cette annonce mettait fin à la pression des soutiens du parti des Forces libanaises, descendus nombreux dans la rue pour demander l’identité des auteurs. 

Les Forces Libanaises (FL) sont une ancienne milice chrétienne devenue parti politique dans la foulée de la guerre civile libanaise (1975-1990). Le parti, présidé par Samir Geagea, a gagné 19 des 128 sièges à l’Assemblée nationale lors des dernières élections législatives, en 2022.
Il avait mobilisé beaucoup de ses soutiens et sa communication sur les réseaux sociaux, mettant en avant l’expression “ma batakath” (“ما بتِقطع”) – “ça va mal se passer”, en français.

Coupeurs de route 
À la suite de l’annonce des autorités, des vidéos montrant des individus couper des routes et s’en prendre à des passants ont émergé en nombre. Elles sont majoritairement filmées dans les localités chrétiennes du Mont-Liban et ailleurs, comme à Bourj Hamoud.

Plusieurs vidéos partagées sur X par le journaliste Abdullah Moussa, travaillant pour le média d’opposition syrien Syria TV, montre des jeunes Libanais s’en prendre violemment à des personnes identifiées comme des réfugiés syriens.

Dans les localités chrétiennes du Mont-Liban et ailleurs, des réfugiés et des déplacés effrayés se sont cloîtrés chez eux et ont été appelés à ne pas circuler. Une vidéo publiée le 11 avril 2024 montre des Libanais ordonner par haut-parleurs aux réfugiés syriens de quitter leur domicile dans les 24 heures et leurs magasins à Bourj Hammoud.

observers.france24.com

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