Toujours nourri par des « repères intangibles » – l’auteur cite à la volée les galettes des délices de Tunis ou le marché de la place Guichard – il n’empêche qu’Azouz Begag parle de son « humus » au passé. « Depuis une dizaine d’années, je me sens étranger ici. Cette âme multiculturelle – magrébine, juive, lyonnaise – a perdu de son authenticité à cause de la paupérisation », abonde-t-il en dénonçant, entre autres, la multiplication des vendeurs à la sauvette.
« Toutes les municipalités ont échoué à faire de ce quartier, ce qu’il aurait dû être: un phare d’attraction lyonnais ». En 2007, le politicien avait tenté de briguer la mairie de Lyon face à Gérard Collomb, avant de renoncer.
Cet amour quasi maternel pour sa ville s’entrecoupe désormais d’une lassitude grandissante, et d’un besoin d’ailleurs. « Lyon m’a échappé, et n’a plus rien à m’apprendre », tranche l’homme de 67 ans qui rêve aujourd’hui de renouer avec ses racines méditerranéennes.
« J’ai rendez-vous avec la mer », souffle ce fils d’anciens ouvriers agricoles algériens arrivés à Lyon en 1948, rue Garibaldi, à quelques centaines de mètres de là.
En 2005, il déclarait :
l faut traverser le périphérique, aller chez les indigènes là-bas, les descendants de Vercingétorix… Il faut casser les portes, et si elles ne veulent pas s’ouvrir, il faut y allé (sic !) aux forceps. Partout où la diversité n’existe pas, ça doit être une invasion de criquets, dans les concours de la fonction publique, dans la police Nationale. Partout de manière à ce qu’on ne puisse pas revenir en arrière.