Ces derniers mois, les autorités ont poussé pour que des demandeurs d’asile prennent, depuis Paris, la direction de la Bretagne. Récemment, plusieurs de ces personnes se sont vu enjoindre de faire le chemin inverse. Le Secours catholique s’en est ému.
Après avoir passé plusieurs mois en région parisienne, encadrée par les services de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration) et s’être engagée dans un processus de régularisation, Julie, qui n’a pas de famille en France, a été « transférée » à Brest. « Au début, je me demandais ce que j’allais y faire. Mais petit à petit, j’ai pris mes marques ici. » Notamment auprès du Secours catholique, où la jeune femme a trouvé l’aide nécessaire pour aller de l’avant. « Julie prend des cours de français ici. Elle est très volontaire, explique Jean-Claude Tanguy, président de l’antenne locale. Et puis, en tant que bénévole, elle nous donne un sacré coup de main. »
Mais voilà. Il y a quelques jours, Julie a appris qu’elle devrait quitter Brest pour rejoindre la région parisienne. « Je ne comprends pas. À Brest, je suis inscrite dans un parcours de soins pour bénéficier d’une reconstruction suite à mon excision. Je devrais connaître la date de l’opération sous peu. J’en ai parlé mais personne ne m’écoute. Je ne suis pas un pot de fleurs qu’on déplace comme ça. Tout ce que je veux, c’est avancer dans la vie, devenir aide-soignante et ne rien faire d’illégal. J’ai d’ailleurs déposé un dossier de régularisation à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), j’attends la réponse. »
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