25/04/2024
Jeudi, le collectif marseillais Trop jeune pour Mourir, a annoncé avoir engagé une procédure en justice contre son instauration. Pour le président du collectif, Hassen Hammou, qui est par ailleurs porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, «cette mesure suscite des inquiétudes quant à ses implications sur la vie quotidienne et le bien-être des enfants. Nous plaidons pour des solutions plus équilibrées et respectueuses des droits fondamentaux des jeunes». Une réaction surprenante pour une association qui dit militer pour la protection des mineurs contre le narcotrafic et les règlements de comptes dans les quartiers nord de la cité phocéenne. (…)
Mais l’association n’en démord pas : le couvre-feu de Christian Estrosi, qualifié de «dérive sécuritaire préoccupante», mettrait en péril «nos libertés individuelles». Et d’ajouter : «Il est crucial de trouver un équilibre entre sécurité et respect des droits civils pour préserver une société libre et démocratique.» (…)
«Ce qu’il faut dire surtout, c’est que Monsieur Hammou n’a pas saisi la justice au nom des écologistes mais de son association. On n’était même pas au courant», insiste un proche des Verts azuréens. «Il est surtout un opportuniste qui joue la carte communautaire des cités», tacle-t-il (…)
23/04/2024
Dans le quartier prioritaire des Moulins, à Nice, les habitants sont plutôt d’accord avec l’idée d’une réinstauration de cette mesure, confirmée ce mardi par le maire Christian Estrosi, mais demeurent sceptiques sur son efficacité. (…)
« C’est une très bonne chose, lance la mère de famille. Si les parents prennent des amendes, au bout de quelques fois, ils vont être obligés de se serrer la ceinture et d’agir. J’ai grandi là, je travaille là, mais je ne laisse jamais mon enfant de 11 ans non accompagné, même pour aller au club de football à côté. » (…)
« C’est certain que s’il commence à 23 heures, par exemple (comme cela a été précisé par le maire mardi soir), cela va en encourager certains à être dehors jusque-là et braver l’interdit. Surtout avec l’été qui arrive, ils vont vivre leur meilleure vie. Il faudrait commencer bien plus tôt », lâche cette vendeuse d’un magasin de la cité, maman d’un petit garçon.
Nadjer, qui sort d’un immeuble en tenant fermement la main de son fils de 9 ans, observe : « Pas question de le laisser seul même pour aller voir un copain à quelques centaines de mètres. » Pour lui, le couvre-feu, qui avait déjà été appliqué dans la commune, serait une « très bonne chose surtout dans un quartier sensible ».