13/03/17
21/12/16
Comme le soir des attentats de Paris, une voiture a de nouveau été incendiée lundi soir devant le théâtre de la Mackellerie à Roubaix, juste après l’attentat de Berlin. Simple coïncidence ? Depuis des mois, les salariés du théâtre sont victimes d’intimidations de la part de groupes d’individus les accusant de satanisme.
Lundi, 23 h 20. Une voiture brûle devant la porte du théâtre de la Mackellerie, dans un quartier pauvre de Roubaix. L’incendie endommage une partie de la façade. Quelques heures plus tôt, un attentat a été commis à Berlin. Des faits qui résonnent étrangement pour les salariés de la compagnie Tous Azimuts. Car le 13 novembre 2015, après les attaques terroristes qui avaient frappé Paris, une voiture avait déjà été incendiée devant le théâtre.
« Ce jour-là, on a cru au hasard mais cette fois encore, une voiture brûle », s’alarme Patrick Brasseur, le responsable de la structure. Cette fois-ci, il ne croit plus au hasard. Car les incidents se sont multipliés autour de son théâtre ces derniers mois : « En début d’année, nous avons lancé un concours d’écriture. Parmi les textes que nous avons reçus, il y en avait un invitant à commettre des actes terroristes et justifiant le jihad. »
« Il y a visiblement des gens qui considèrent que le théâtre est satanique, que l’on n’a pas à jouer la comédie, à se faire passer pour quelqu’un. »
Atterrés, les organisateurs ont prévenu les autorités et ont failli annuler la soirée des lauréats, prévue en mars. Le texte incriminé a été transmis à la police et des mesures de sécurité ont été prises. Le texte n’a évidemment pas été lu publiquement et la soirée s’est déroulée sans incident.
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Pour Patrick Brasseur, cette situation ne peut pas perdurer : « Il y a visiblement des gens qui considèrent que le théâtre est satanique, que l’on n’a pas à jouer la comédie, à se faire passer pour quelqu’un. » Des extrémistes souhaitent-ils le départ de la structure, implantée dans le quartier depuis dix ans ? Pourtant, les dernières créations et représentations de la compagnie n’ont aucun caractère polémique. Depuis juin dernier et le vol avec violence de la recette d’un spectacle, le théâtre a lui-même sollicité la ville, propriétaire des locaux, pour déménager. « Désormais, les salariés ont peur ». La municipalité, elle, répond que rien n’indique pour l’heure que le théâtre ait été spécifiquement visé.