C’est une décision historique et symbolique. Selon nos informations, Sonia M., une « revenante » de Syrie, a été mise en examen le 14 mars dernier par un juge d’instruction parisien pour « génocide » et « crime contre l’humanité ». Cette Française de 34 ans, désormais visée par les qualifications les plus graves du Code pénal, est mise en cause au regard de son implication présumée dans le martyre de la communauté yézidie, cette minorité religieuse kurdophone non-musulmane méthodiquement persécutée par Daech. L’instruction a été clôturée dans la foulée, le 4 avril.
Sonia M. est une figure bien connue. En octobre 2020, cette native de Grenoble (Isère) avait témoigné lors du procès des attentats de janvier 2015en tant qu’ancienne épouse d’Abdelnasser Benyoucef, alias Abou Moutana, un djihadiste algérien ayant grandi en France. Interrogée depuis la prison, elle avait confirmé que son mari avait été l’un des commanditaires de l’attentat de l’Hyper Cacheret de l’attaque d’une église de Villejuif envisagée par Sid Ahmed Ghlam. […]
Selon le récit de Roza, Abou Moutana la violait régulièrement, n’hésitant pas à assouvir ses pulsions y compris le vendredi matin, au moment de la prière. Après chaque fait, elle devait se laver pour se purifier. « Sonia était au courant quand Abou Moutana me violait », insiste-t-elle. Roza explique avoir été « très mal » traitée par l’épouse de son tortionnaire : « Je ne pouvais même pas manger ni boire ni me doucher sans son autorisation. » […]