Une des premières choses qui interpellent en lisant cet ouvrage sont les paragraphes suivants :
« Publié le 4 mai 2021 sur le compte Twitter d’un membre de l’équipe, l’appel à témoignages a ensuite été retweeté par Marwan Muhammad, fondateur puis président du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), organisation dissoute en novembre 2020. Cela a permis une diffusion accélérée de l’appel […] Lors des entretiens, nous avons demandé aux uns et aux autres par quel canal ils et elles avaient eu connaissance de l’appel à témoins. Indéniablement, notre texte avait beaucoup circulé au sein de réseaux militants proches du CCIF »
(parmi les interrogés figure même une ancienne salariée de l’ONG). Soulignons que les auteurs ne jugent pas utile de s’appesantir sur l’histoire du CCIF. Ils ne jugent pas utile de rappeler au lecteur non averti que cette organisation a été cofondée par un certain Samy Debah, qui a été membre d’un mouvement fondamentaliste originaire du Pakistan (Tabligh), et qui déclare solennellement que « être Frère musulman n’est pas une tare », révélant ainsi son indulgence pour le fondamentalisme. Le CCIF est présentée comme une association antiraciste lambda et non comme une officine intégriste dont la promptitude à déceler de l’islamophobie partout n’a d’égale que sa cécité envers le fanatisme dont le monde musulman peine encore à s’extraire en 2024. La dissolution du CCIF ainsi que celle de l’ONG Baraka City (dirigée par un type qui s’était félicité du retour des Talibans et refusait de condamner Daesh) sont ainsi présentées comme des preuves de l’acharnement des autorités contre « la société civile musulmane ».