03/05/2024
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Jeudi, dans le quartier de Pekham dans le sud de Londres, des dizaines de personnes ont tenté de bloquer un bus dont elles pensaient qu’il allait transporter des migrants en situation irrégulière vers le Bibby Stockholm, une barge installée sur le port de Portland, dans le Dorset, a constaté un journaliste de l’AFP. Cette barge a été affrétée par les autorités l’an dernier pour héberger plusieurs centaines de migrants, afin, selon le gouvernement, de réduire le coût d’hébergement des demandeurs d’asile.
La police locale a affirmé sur X être intervenue jeudi vers 8h40 (7h40 GMT) et avoir «prévenu les manifestants qu’ils pouvaient être arrêtés». «Nous ne laisserons pas un petit groupe d’étudiants, posant pour les réseaux sociaux, nous empêcher de faire ce qui est juste pour la population britannique», a réagi sur X le ministre britannique de l’Intérieur James Cleverly. D’autres mobilisations semblables ont également eu lieu ces derniers jours près des centres d’immigration du ministère de l’Intérieur, où les migrants et demandeurs d’asile ont régulièrement des rendez-vous.
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01/05/2024
Des migrants traversent la frontière entre la province britannique d’Irlande du nord et l’Irlande par crainte d’être expulsé vers le Rwanda. Une centaine de tentes ont poussé depuis que le gouvernement irlandais a cessé il y a quelques mois de fournir un hébergement aux demandeurs d’asile, dans un contexte d’aggravation de la crise du logement et de montée du sentiment anti-immigration.
«J’ai eu très peur d’être envoyé au Rwanda», confie un migrant afghan qui comme d’autres a décidé de quitter le Royaume-Uni pour se rendre en Irlande, et campe désormais à Dublin. L’adoption d’une loi permettant l’expulsion des migrants vers le Rwanda a déclenché leur départ du Royaume-Uni.
Mohammed, originaire d’Afghanistan, qui refuse de donner son nom de famille, explique avoir embarqué dimanche sur un ferry de Liverpool à Belfast, en Irlande du Nord, avant de se rendre à Dublin en bus. «J’ai eu très peur d’être envoyé au Rwanda», explique-t-il à l’AFP devant l’Office de la protection internationale, qui traite les demandes d’asile. À 25 ans, il dort désormais sous une tente à l’extérieur du bâtiment. «Maintenant, je ne sais pas quoi faire, il n’y a pas d’abris, mais au moins je me sens en sécurité», dit-il après avoir déposé une demande d’asile. […] «Pourquoi ai-je quitté mon pays, l’Afghanistan, s’ils m’envoient là-bas ?»,lance-t-il.
Lucas, un demandeur d’asile originaire du Nigeria, raconte qu’il y a eu un afflux de personnes arrivant d’Irlande du Nord ces derniers jours «à cause de la loi sur le Rwanda». «Le Rwanda n’est pas sûr», dit cet homme qui dit avoir pris l’avion pour Belfast, en Irlande du Nord, avant de prendre un bus pour rejoindre Dublin. La semaine dernière, la ministre de la Justice irlandaise, Helen McEntee, a affirmé que plus de 80% des demandeurs d’asile dans le pays étaient passés par la frontière terrestre avec la province britannique d’Irlande du Nord. […]
Il n’y a pas de frontière physique entre la province britannique et l’Irlande, celle-ci ayant été supprimée en 1998 dans le cadre de l’accord de paix après les décennies de conflit sanglant en Irlande du Nord. Le fait que Londres n’accepte pas les retours de migrants est «une bonne nouvelle», se félicite Lucas. «Nous sommes ici pour rester». […]