03/05/2024
Cette fois c’est parti. Ou presque. Le chantier de reconstruction de la flèche de la Basilique a commencé, les travaux sont prévus pour durer 11 ans. Le coût est évalué à 28 millions d’euros financé exclusivement par le mécénat et les visites payantes. Petite histoire de cette aventure qui va devenir le chantier patrimonial du siècle.
Sur l’initiative de la Ville de Saint-Denis et de la communauté d’agglomération Plaine Commune et avec l’accord du Ministère de la Culture et de la communication, la flèche de la basilique, démontée au XIXe siècle va être remontée dans le cadre d’un chantier qui sera visitable. La phase opérationnelle débute avec l’accord définitif du ministère pour le remontage de la flèche, en mars 2018.
Une collecte pour la reconstruction de la flèche de la basilique Saint-Denis est disponible en ligne. Selon le montant, vous aurez en contrepartie de votre don ; un atelier de taille de pierre, une invitation à un événement de Suivez la flèche ou encore une pierre du chantier gravée à votre nom.
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Au-delà des questions de doctrine, le remontage de la flèche de Saint-Denis s’est heurté longtemps aux dépenses qu’un tel ouvrage pouvait représenter. Effectué par des entreprises traditionnelles, ce travail était estimé en 1992 à 60 millions de francs. L’accord donné alors par le ministère de la Culture pour le remontage de la flèche de Saint-Denis, était d’ailleurs conditionné à l’absence de toute aide financière de l’Etat, mobilisé en priorité par la restauration de la basilique. Or, les expériences récentes des chantiers de l’Hermione, à Rochefort, et de Guédelon, dans l’Yonne, ont montré que des chantiers exceptionnels pouvaient être source d’une véritable curiosité publique et généraient une fréquentation capable d’équilibrer leurs frais. Depuis dix-huit ans, le chantier de Guédelon a attiré plus de cinq millions de visiteurs, qui ont intégralement couvert les dépenses d’une équipe permanente de quarante personnes, ainsi que tous les frais de la construction d’un gros château médiéval. Accompagné d’un comité scientifique de haut niveau, ce chantier a également permis de retrouver des techniques et des méthodes de travail qui bénéficient désormais aux restaurations traditionnelles. En tirant parti de cette expérience et en bénéficiant de la localisation de Saint-Denis au cœur de la région parisienne, l’ouverture au public du chantier de la flèche développera un attrait pédagogique sans équivalent. Ce chantier augmentera la fréquentation de la basilique et sera capable d’attirer sur les travaux de restauration le mécénat qui leur manque actuellement. Il s’inscrira également dans la logique de revalorisation du centre historique de Saint-Denis, concrétisée depuis 1982 par la création de l’Unité archéologique de Saint-Denis et qui se poursuit, notamment avec l’ouverture au public de la « Fabrique de la ville ».
Pour répondre aux attentes de la ville, tout en respectant la charte de Venise, le projet ne consiste donc pas à reconstruire une flèche à Saint-Denis, mais bien à remonter la flèche ancienne de la basilique. Parallèlement, la possibilité de réaliser le projet sans financement public dépend, elle aussi, de la conformité historique de l’ouvrage. En effet, seul un chantier montrant les techniques anciennes de taille et de mise en œuvre des pierres est capable d’attirer les visiteurs curieux de comprendre la réalité d’un chantier médiéval. La conformité du projet avec ses dispositions historiques est directement liée à sa capacité d’autofinancement. Le projet consiste donc à remonter la tour et la flèche nord de la basilique exactement dans l’état où elles furent restaurées par l’architecte François Debret, en 1837-1838. Avec la restauration de la façade occidentale, l’ensemble du massif occidental de la basilique présentera un aspect cohérent, témoignage des dispositions de l’abbatiale aux XIIe et XIIIe siècles, mais également des premières restaurations menées en France au début du XIXe siècle.
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Merci à T.
17/03/2018
Le coup d’envoi de la reconstruction de la flèche de la basilique de Saint-Denis a été donné samedi par la ministre de la Culture Françoise Nyssen, qui souhaite que la nécropole des rois de France devienne “aussi reconnue que Notre-Dame”.
Après trente ans de flottement, le gouvernement avait donné son feu vert au projet en février 2017. Evalués à 20 millions d’euros, les travaux, qui devraient durer au moins dix ans, seront financés grâce au mécénat et aux visites du chantier.
Erigées en 1219, la tour nord et la flèche médiévales – qui culminaient à 86 mètres – avaient été démontées pierre par pierre en 1845 après un tornade qui avait fragilisé l’édifice.