Alors que la liste menée par Jordan Bardella caracole en tête des sondages pour les élections européennes, les syndicats multiplient les initiatives pour tenter de dissuader les salariés de voter pour le Rassemblement national. Un RN qui influence de plus en plus les salariés, y compris ceux qui se disent proches des syndicats ou qui en sont adhérents. Des syndicats proposent des sessions de formation pour apprendre à lutter contre les idées et les arguments du Rassemblement national.
Plusieurs centrales dénoncent ce qu’elles appellent “l’imposture sociale” du RN, et la CGT par exemple considère que la lutte contre les idées d’extrême droite est une priorité absolue. Pour contrer cette influence grandissante, l’association Visa, qui rassemble notamment la FSU, Solidaires et de nombreux syndicats de la CGT, s’efforce de sensibiliser les militants syndicaux au combat contre l’extrême droite.
Nous avons assisté à l’une de ces sessions de formation à Carcassonne (Aude). Dès le début de la session, l’animateur jette un froid dans l’assistance. Sur les 13 millions d’électeurs de Marine Le Pen en 2022, il y avait beaucoup de salariés, sûrement des syndiqués, probablement certains qu’ils connaissent bien. […]
Beaucoup reconnaissent ne pas toujours savoir quoi dire a un collègue proche du RN, et dans certains cas éviter le dialogue. Patricia, secrétaire médicale et militante CGT, pense, elle, que les syndicats devraient être plus vigilants. “On peut se retrouver confrontés à des collègues qui ont des idées du RN, y compris dans le syndicat, reconnaît-elle. C’est très compliqué, donc il faut bien faire de la prévention, y compris auprès de nos jeunes. Il faut leur expliquer à quoi sert le syndicat, que ce n’est pas perso mais collectif, avec des idées et des valeurs.“