Les attaques au couteau semblent se multiplier. Recrudescence de ces faits ou effet loupe de la surmédiatisation ? Décryptage d’un phénomène visible mais difficile à quantifier.
Elles font des centaines de blessés chaque année dans nos rues, les agressions à l’arme blanche effraient autant qu’elles choquent l’opinion publique. Le meurtre de Thomas dans un bal à Crépol en novembre, ou celui d’un père de famille de Muret, tué par un ado de 15 ans, début avril, en sont les funestes illustrations.
D’après l’Insee qui a basé son rapport sur des enquêtes de victimation, 44 000 personnes ont été victimes d’agressions à l’arme blanche entre 2015 et 2017. Une note confidentielle de la Direction nationale de la police judiciaire avance qu’en 2019 “la totalité des actes terroristes ont été commis à l’aide d’une arme blanche, idem pour 58 % des homicides liés aux rivalités entre bandes”.
Phénomène « préoccupant » à Toulouse
Dans la Ville rose, les blessures par armes blanches ne concernent pas seulement les quartiers sensibles, comme la place Anthonioz de Gaulle. Elles intervenaient encore récemment aux alentours de la gare Matabiau. Depuis début 2024, une trentaine d’individus ont été appréhendés en possession d’armes blanches par la police municipale : “Ce sujet est préoccupant, on ne le découvre pas” rappelle Emilion Esnault, adjoint au maire en charge de la sécurité.
(…) “Ce type d’attaques est souvent dû à des règlements de comptes entre dealers ou vendeurs de cigarettes à la sauvette, ou des intimidations entre mineurs non accompagnés” et en centre-ville, “les rixes entre marginaux constituent le gros du volume des affaires.”