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Alors que les rixes mortelles entre migrants rythment l’actualité des Hauts-de-France, les policiers de la brigade criminelle de Dunkerque sont proches du burn-out. Ultra-sollicités et peu nombreux, ils ne peuvent plus gérer les affaires liées à l’immigration clandestine. (…)

Ils nous ont fait démarrer un marathon mais nous ne voyons jamais la ligne d’arrivée ». Jean-Pierre* travaille depuis un paquet d’années à la brigade criminelle de Dunkerque, l’une des unités de police les plus sollicitées des Hauts-de-France. Spécialisés dans les violences aux personnes, les neuf policiers qui composent la brigade ont fait de l’investigation leur cœur de métier. Mais aujourd’hui, ils n’y arrivent plus.

Trop peu nombreux, surchargés de travail, inaudibles auprès de leur hiérarchie, les enquêteurs se sentent abandonnés et le burn-out n’est plus très loin. « On est neuf pour 1 200 dossiers. Ça fait près de 130 dossiers par personne ; comment voulez-vous qu’on tienne ? », soupire Jean-Pierre*, épuisé par l’immobilisme de ses supérieurs. (…)

« C’est tous les jours qu’il se passe quelque chose ! » confesse un policier local. (…)

Dans une série de courriers expédiés à leurs supérieurs hiérarchiques, que le JDD a pu consulter, les policiers de la brigade criminelle de Dunkerque font part de leur désarroi face à une situation qui leur échappe. Dans l’un d’eux, on peut y lire : « Notre groupe est devenu une poubelle depuis bien longtemps. En plus de ça, on nous enlève un effectif ce mois-ci, non remplacé, sans aucune perspective de renfort ! » La colère, mais aussi le désespoir de voir une situation qui ne s’améliore pas, est prégnante. « On est déjà revenu travailler le week-end, le soir, même en annulant des congés […] Mais cela fait des années qu’on ne comprend pas pourquoi des crimes contre X commis par des migrants sur des migrants sont de notre compétence ! »

Plus inquiétant encore, les enquêteurs voient dans leurs épouvantables conditions de travail un obstacle à la qualité de leurs investigations. Dans l’une des lettres, un policier écrit : « L’affaire de l’assassinat de Philippe Coopman, faisant suite à un guet-apens via la plateforme Coco, aurait pu être évitée si nous n’avions pas eu la tête sous l’eau. » (…)

Jean-Pierre en est conscient : ce qui arrive dans sa brigade est symptomatique de ce que sont devenus les services d’enquête au sein de la Police nationale : des brigades sous-dimensionnées aux conditions de travail délétères. « Je sais qu’on n’est pas les seuls dans cette situation-là, mais la crim’de Dunkerque est quand même particulièrement touchée ! », lance le policier, à bout de nerfs. (…)

Le JDD

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