Marie-France Garaud, née Marie-Françoise Quintard le 6 mars 1934 à Poitiers et décédée le 22 mai 2024 à Saint-Pompain (Deux-Sèvres), est une avocate, haut fonctionnaire et femme politique française.
De 1969 à 1974, avec Pierre Juillet, elle est une influente conseillère du président Georges Pompidou.
Soutien du jeune Jacques Chirac, elle est avec Pierre Juillet une « éminence grise » dans la fondation du Rassemblement pour la République (RPR) en 1976 et rédige en 1978 l’appel de Cochin contre la droite pro-européenne incarnée par l’Union pour la démocratie française (UDF). Tous deux quittent l’entourage de Jacques Chirac après l’échec relatif du RPR aux élections européennes de 1979.
Sans l’investiture du RPR, elle se présente à l’élection présidentielle de 1981, où elle obtient 1,33 % des voix. L’année suivante, elle fonde et prend la présidence de l’Institut international de géopolitique (IIG). Élue sur les listes du Rassemblement pour la France, elle est députée européenne de 1999 à 2004.
« Richelieu en jupons » pour les uns, « père Joseph au féminin » pour d’autres, ou encore « Cruella » pour les plus sévères, elle était une femme politique d’influence. (…)
Marie-France Garaud jette son dévolu sur Jacques Chirac, qu’ils poussent à lâcher le gaulliste Jacques Chaban-Delmas pour soutenir la candidature à l’Elysée de Valéry Giscard d’Estaing. Son « petit poussin » devenu premier ministre, elle refuse d’être son directeur de cabinet – « Je n’avais pas envie d’être attelée comme un cheval » – mais elle est à l’origine de nombreux coups : le séisme de 1976 quand Chirac claque la porte de Matignon, la fondation du RPR, la prise de la Mairie de Paris et, en décembre 1978, « l’appel de Cochin », violent réquisitoire anti-européen que le tandem fait signer au maire de la capitale, hopitalisé après un accident de voiture.
La goutte de fiel fait déborder le vase. En juin 1979, cette collaboration prend fin. Elle cesse de couver son « petit poussin » à qui elle reproche de n’avoir « pas de ligne fixe ». Elle suit les pas de Juillet, son mentor, qui lui avait donné ce conseil : « Baissez la tête pour éviter les couteaux, levez les pieds pour franchir les pièges et riez. Et lorsque vous ne saurez pas de quoi rire, riez surtout de vous : c’est un sujet inépuisable. » Bernadette Chirac porte un autre regard : « Elle a beaucoup de mépris pour les gens. Elle les utilise, puis elle les jette. Elle me prenait pour une parfaite imbécile. »