Le strict “modèle danois” est régulièrement cité en exemple par les droites européennes pour répondre à la crise migratoire. Franceinfo a rencontré des réfugiés affectés par cette politique.
[…]Une stratégie électorale revendiquée face à l’extrême droite
Si le Danemark a divisé par dix le nombre de demandes d’asile en moins d’une décennie, c’est justement en “projetant une image de pays dur sur l’immigration, auprès de la population comme à l’étranger”, estime Niels Jespersen, commentateur politique proche des sociaux-démocrates et rédacteur en chef du média Pio. En 2015, le gouvernement libéral a par exemple lancé une campagne de communication dans la presse libanaise pour inciter les réfugiés à choisir un autre pays d’accueil, rappelle le Washington Post. Un an plus tard, une loi a permis la saisie des biens et bijoux des migrants, pour contribuer au coût de leur prise en charge. “Elle n’a jamais vraiment été appliquée”, assure Niels Jespersen. Mais elle a marqué les esprits.
Pour le journaliste, les sociaux-démocrates n’avaient d’autre choix que de poursuivre cette politique. L’immigration “est la préoccupation principale des électeurs depuis les années 1990”. “Le parti a pris ce problème à bras-le-corps, et ça lui a permis de faire reculer l’extrême droite”, affirme-t-il, assurant qu’il existe un “quasi-consensus au sein de la population et des partis” sur ces mesures.