L’affaire remonte au mois de juillet 2022. Un soir, un enseignant américain en vacances à Paris est tranquillement en train de manger un morceau en admirant la tour Eiffel, quand il est agrippé par quelqu’un. Il se trouve alors au niveau du Champ-de-Mars. Le jeune homme est traîné derrière un buisson. Il a beau se débattre, son agresseur est plus costaud. Il le contraint à une fellation et tente ensuite d’aller encore plus loin. La victime parvient à s’extirper au prix d’une lutte. Ses vêtements sont déchirés, il est griffé sur une partie du corps.
Alors qu’il s’éloigne, il comprend que son violeur le suit. L’Américain s’engouffre dans une station de métro. L’autre est toujours un peu derrière lui. La victime sollicite alors une bande d’adolescentes qui se trouve là. L’une d’entre elles a la présence d’esprit de prendre en photo l’agresseur, qui prend aussitôt la fuite. (…)
Du côté de l’identité judiciaire, les techniciens relèvent en particulier une trace de sperme sur la cuisse de la victime. Un élément décisif pour l’avancée de l’enquête. Mais pas tout de suite. Bien sûr, les policiers vérifient que cette trace génétique n’est pas répertoriée au fichier des délinquants sexuels (FNAEG). Le résultat est négatif. Le violeur n’est pas connu.
L’enquête, confiée par le parquet de Paris au troisième district de police judiciaire, est alors au point mort. Impossible, malgré une étude approfondie des images de vidéosurveillance, de retrouver la scène de l’agression. L’affaire est finalement bouclée grâce à la fameuse photo prise par l’adolescente. Les enquêteurs vont la comparer à celles du traitement des antécédents judiciaires, un fichier beaucoup plus vaste où l’identité de toutes les personnes impliquées dans une affaire, quelle qu’elle soit, est enregistrée. Un travail fastidieux mais qui va porter ses fruits.
Les fonctionnaires tombent sur la photo d’un certain Mohamed Z, connu uniquement pour un usage de faux document administratif. Et le cliché semble correspondre. Ce ressortissant algérien, sans domicile fixe, est interpellé la semaine dernière alors qu’il se présente à un entretien professionnel. Il porte sur lui des papiers d’identité belge. Ce sont des faux. Une procédure est du reste ouverte également pour ce délit. Placé en garde à vue, le suspect nie les faits. Mais il aurait été finalement confondu par la comparaison de son ADN inconnu à celui retrouvé sur un vêtement de la victime. Il a également été reconnu par les adolescentes. (…)