Considérez-vous qu’il existe un lien entre l’immigration et la délinquance ?
Qui peut sérieusement affirmer qu’il n’y en a pas ? Cela ne veut pas dire naturellement qu’un étranger est un délinquant. Mais bien sûr que le lien est évident. Le nombre des étrangers dans nos prisons et la part qu’ils prennent dans la délinquance en général sont sans appel. Le nier n’est rien d’autre qu’un nouveau déni de réalité.
La droite et le RN demandent un référendum sur l’immigration . Est-ce nécessaire ?
Je n’y suis pas opposé par principe, même s’il me semble difficile de répondre à cette problématique par oui ou par non. La vérité, c’est qu’on ne peut pas traiter de la politique migratoire sans évoquer la question européenne et celle de Schengen.
C’est-à-dire ?
Je n’ai pas de doute sur le fait qu’il faut mettre en commun nos compétences en Europe pour gérer nos frontières, c’est une affaire d’efficacité. Mais il faut un contrôle politique, une question si sensible ne peut reposer sur les seules épaules d’un commissaire européen que personne ne connaît et qui n’a de comptes à rendre à personne.
De la même manière que nous avons créé un gouvernement économique de la zone Euro, l’Ecofin, il faut créer un gouvernement politique de Schengen constitué des ministres de l’Intérieur qui éliraient en leur sein un président et auquel serait rattaché Frontex. La maîtrise de nos frontières deviendrait alors un sujet politique, assumé par des dirigeants politiques qui auraient à rendre des comptes à leurs électeurs.