Il avait laissé un peu de sang sur la vitre brisée du bureau de tabac Le Cyrano dans le quartier de La Rotonde à Tours (Indre-et-Loire) lors des émeutes du 30 juin 2023. Des tests ADN avaient permis d’identifier Ibrahim B., 27 ans, comme l’un des nombreux pillards de l’établissement. Il avait alors été inscrit au Faed, le fichier automatisé des empreintes digitales.
Presque un an plus tard, le 27 mai 2024, les fonctionnaires de la police nationale du commissariat central le contrôlent avant de procéder à son interpellation. À l’issue de sa garde à vue, l’intéressé reconnaît les faits, même s’il n’en conserve que très peu de souvenirs. (…)
Les images de vidéosurveillance disent tout du saccage du commerce. (…) Au total, le préjudice s’élève à plus de 146.000 €, dont 40.000 € de tabac volé. (…)
« Que pensez-vous de ces faits ? », l’interroge le président Silvère Zearo à l’audience de comparution immédiate du 29 mai. « Je regrette. Je ne sais pas comment j’en suis arrivé à faire ça. En plus, le patron a toujours été sympa avec nous », répond le prévenu, penaud, depuis son box en verre.
Stupéfiants, vols, violences en réunion… Avec neuf condamnations à son casier judiciaire, Ibrahim B. est déjà bien connu de la justice. Domicilié dans le Maine-et-Loire avec sa femme et leur fille, il a quitté l’Algérie en 2013. Depuis, il est en situation irrégulière.
La procureure de la République de Tours, Catherine Sorita-Minard, rappelle qu’il est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Elle requiert six mois de prison ferme, assorti d’un mandat de dépôt, à son encontre. Des réquisitions suivies par le tribunal.