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Incrédulité et malaise lundi soir chez des parents d’élèves de 5e du collège-lycée public Jean-de-la-Fontaine, situé dans le 16e arrondissement de Paris. Leurs enfants sont revenus avec des polycopiés d’anglais sur le thème tout à fait ordinaire de la vie quotidienne (« My daily routine »), mais qui mettaient en scène des fillettes voilées et des garçons en abaya, se lavant les dents, travaillant et… priant sur un tapis.

Carole (pseudonyme) fait partie des parents qui ont immédiatement fait remonter l’information à la professeure principale de sa fille, à la direction de l’établissement et à l’adjointe à l’éducation de la mairie du 16e arrondissement, Isabelle Nizard.

 « J’ai appelé le rectorat, raconte cette dernière. L’enseignante est une étrangère, contractuelle, qui terminera l’année mais dont le contrat ne sera pas renouvelé. » Fin de l’histoire. Contacté, le rectorat de Paris dit avoir suspendu « à titre conservatoire l’enseignante concernée » et compte mettre en place « une séquence dédiée à la laïcité et aux valeurs de la République pour les élèves ». Les fédérations de parents d’élèves seront également conviées à une rencontre sous peu. Même si l’atteinte aux principes de laïcité est involontaire, la gaffe est difficilement pardonnable.

On pouvait attendre plus de vigilance du collège-lycée Jean-de-la-Fontaine. En novembre 2023, il a été obligé de suspendre un professeur de philosophie qui avait posté sur Instagram des caricatures montrant trois cochons représentants l’Ukraine, l’Europe et les États-Unis, dominés par un quatrième cochon symbolisant Israël. Une autre image montrait une étoile de David mêlée à une croix gammée. Une mission d’inspection de l’académie de Paris avait été diligentée. Ses conclusions ne sont pas connues.

Le Point a retrouvé l’origine des visuels de la « Daily routine » utilisés par l’enseignante. Ils proviennent d’un site britannique, Twinkl, qui dose avec minutie la représentation visuelle des différentes ethnies : européens, indiens, orientaux, africains, etc. Le site payant propose des milliers de ressources, de la maternelle au baccalauréat, traitant de l’antisémitisme, du racisme, des discriminations, mais aucune ne fait référence à la laïcité ni au « secularism », traduction généralement retenue en anglais pour ce concept typiquement français.

L’enseignante contractuelle a utilisé sans le savoir des ressources pédagogiques inadaptées. Malgré son inexpérience, elle travaillait manifestement sans filet. « Ma fille me dit que ses cours d’anglais étaient catastrophiques, raconte Carole, et qu’elle portait le voile en dehors des cours. La professeure principale, avec qui j’en ai parlé, m’a confié qu’il était très difficile en ce moment de trouver des professeurs d’anglais. » […]

Le Point

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