Fdesouche

En juillet 2023, les soignants de cette unité délocalisée en centre-ville avaient exercé leur droit de retrait après l’intrusion d’un individu violent dans leurs locaux. La structure est depuis désertée et relocalisée temporairement dans les quartiers nord.

«On ne se rendait pas compte de la violence qui y régnait quand on y était. Nous étions pris dedans et il fallait protéger nos patients» , se remémore douloureusement Pascale. Cette infirmière du centre médico-psychologique (CMP) Pressensé, anciennement situé dans un bâtiment du 1er arrondissement de Marseille, se souvient encore très bien de son quotidien difficile en tant que soignante au sein de cet établissement médical désormais laissé à l’abandon.

«Les dealers étaient très présents dans le quartier. Ils nous empêchaient souvent de sortir en lâchant des chiens sur nos véhicules et rackettaient certains patients de l’hôpital de jour. En 2022, il y a même eu une fusillade juste en face du CMP», poursuit Pascale en évoquant l’épisode qui a déclenché la fuite des soignants. «L’année dernière était encore plus compliquée. En juillet, un jeune homme est entré dans le local et a menacé de mort mes collègues. Cette intrusion, c’était la goutte de trop. On a été rapatriés le lendemain dans le 15e arrondissement», se souvient-elle.

Depuis cette violente agression, la soixantaine de soignants travaillant au sein de cette unité médicale délocalisée en centre-ville et rattachée à l’hôpital Édouard Toulouse n’a jamais remis les pieds dans le local. Les dealers, quant à eux, occupent toujours la voie publique comme a pu le constater Le Figaro sur place. Un coup de massue pour les mille patients qui poussaient chaque année les portes du CMP pour obtenir une consultation ou un suivi psychiatrique. «Ce sont des gens fragilisés. Ils ont été soulagés de ce départ, mais ils continuent de vivre ici» , souffle Pascale.  […]

«C’est comme si on mettait un bâtiment public au sein d’une zone de guerre. Les patients étaient vulnérables à côté de gens qui vendaient des stupéfiants aux yeux de tous» , rétorque Kader Benayed, secrétaire général SUD Santé. «Une caméra avait été placée sur un poteau, mais celui-ci a été scié. Enfin, quand la nuit vient ici, il n’y a pas trop d’éclairage public» , ajoute-t-il. […]

Le Figaro

Fdesouche sur les réseaux sociaux