Les élections ne sont pas de même nature, et les modes de scrutin sont différents. On ne peut donc pas transposer les résultats des européennes du 9 juin aux législatives des 30 juin et 7 juillet. Les députés remettant leur mandat en jeu, la photo à l’échelle des 577 circonscriptions n’en est pas moins intéressante. Fort de son avance sur toutes les autres listes, celle de Jordan Bardella est arrivée en tête dans 457 circonscriptions, soit huit sur dix, les autres se répartissant entre Manon Aubry (48), Valérie Hayer (39), Raphaël Glucksmann (30), François-Xavier Bellamy (2) et Marion Maréchal (1). D’où cette carte de France monochrome. Sur cette base, le pôle RN conserve une nette domination avec une première place dans 362 circonscriptions, soit près des deux tiers d’entre elles, tandis que le bloc des gauches est en tête 211 fois. Entre ces deux blocs, la majorité ne s’impose que dans trois circonscriptions des Français de l’étranger et LR dans la seule partie sud du 16e arrondissement de Paris.
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Dans les 88 circonscriptions RN, le bloc lepéniste est toujours arrivé en tête dimanche. Chez les 150 sortants des groupes de la Nupes, les listes de gauche sont arrivées premières 106 fois et le RN 44 fois. Une situation qui leur est donc plutôt favorable. Celle-ci est à l’inverse des plus critiques pour la majorité. Dans ses 251 circonscriptions (Renaissance, MoDem et Horizons), le RN a décroché 150 premières places et le bloc de gauche 101. À LR, 57 premières places pour le « bloc national », 4 pour la gauche et aucune pour la droite. Le facteur personnel et les enjeux spécifiques aux législatives nuanceront en partie cette réalité. Mais, sans correction spectaculaire d’ici au 30 juin, le bloc macroniste et LR seraient menacés de disparition.
La France de l’Union des Droites
Notre dernier scénario reprend celui proposé par Marion Maréchal mais qui, en ce mercredi 12 juin, a été refusé par la direction du RN et les élus LR qui ont désavoué Éric Ciotti en masse : celui d’une coalition patriote (RN+LR+Reconquête !) face au bloc de gauche. Dans ce cas, le bloc patriote serait en tête dans 424 circonscriptions, le Front populaire dans 150 et Renaissance… dans 3 circonscriptions de Polynésie !
Dans ce dernier scénario, voici ce que seraient les seconds tours auxquels seraient confrontés les électeurs le 7 juillet : toujours en appliquant à ces 561 duels et 16 triangulaires les performances de 2022, cela donnerait une Assemblée nationale à peu près gouvernable : 290 députés du Bloc patriote, 270 du Front populaire et 17 survivants du camp présidentiel.
