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À l’occasion du congrès annuel d’ESS France des 12 et 13 juin, les acteurs de l’économie sociale et solidaire ont voté une résolution pour s’engager « contre une extrême droite qui représente l’exact contraire de ce que nous sommes ». Monté à la tribune, le ministre de l’économie Bruno Le Maire s’est félicité de la vitalité de l’ESS.

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« Associations, coopératives, mutuelles et fondations, nous incarnons ce que l’extrême droite déteste, a-t-il déclaré lors de son discours de clôture. Nos valeurs sont l’attention portée à l’autre, d’où qu’il vienne, la démocratie dans nos structures, le lien social et la préservation de la planète. Tout cela et notre existence même pourraient être remis en cause en cas d’arrivée au pouvoir du parti d’extrême droite. C’est pourquoi nous avons lancé un appel de nos réseaux à la mobilisation pour la République. »

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« Partout où l’extrême droite a pris le pouvoir, elle s’est attaquée à la société civile, y lit-on. Personne dans l’ESS ne peut se croire à l’abri, alors que nous portons des solutions concrètes d’alternatives positives qui font la preuve de la capacité de nos organisations à intégrer, insérer et répondre aux urgences sociales, climatiques et territoriales ». Pendant les trois semaines qui précèdent le premier tour, ESS France et leurs organisations lancent ainsi un appel « à participer aux mobilisations, à rejoindre les campagnes électorales du camp républicain, à jouer un rôle actif de mise en alerte et en mouvement de celles et ceux qui, majoritaires dans notre pays, refusent le choix d’un projet de société arbitraire, inégalitaire et haineux ».

Inquiétudes pour les associations

Certains participants sont allés plus loin que le manifeste en alertant sur les dérives contre les libertés associatives déjà mises en œuvre par l’actuel exécutif. Fanélie Carrey Conte, secrétaire générale de la Cimade, s’est interrogé sur les attaques contre des associations d’aide aux migrants ou de lutte pour la planète qui ont eu lieu lors du dernier quinquennat. Pour Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif, « nos réseaux auraient dû lutter encore plus contre le contrat d’engagement républicain, qui a privé des associations de leurs financements ». L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) a calculé que deux milliards sur les dix milliards d’euros d’économies demandées par Bercy pesaient sur les structures de l’ESS, fragilisant ainsi les solidarités. Alors que des économies supplémentaires doivent être annoncées. « Quand nous disons que c’est injuste et justifié, nous sommes dans l’intérêt général », souligne Benoît Hamon, le successeur de Jérôme Saddier à la tête d’ESS France. Il a mis en garde contre les conséquences pour la société si « l’on devait avoir à la rentrée au plus gigantesque plan social dans les associations jamais connu ».

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En le remerciant, sous les applaudissements et quelques sifflements, Benoît Hamon a précisé que Bruno Le Maire avait accepté son invitation avant l’annonce de la dissolution. Et qu’il démentait des rumeurs faisant état qu’il pourrait se présenter aux législatives face à Gabriel Attal.

La Croix

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