Elle vit dans le quartier de l’Île de Thau à Sète depuis 9 ans. Depuis mardi 11 juin 2024 et la fusillade qui s’est produite en plein jour au milieu des immeubles et de la population, comme de très nombreux habitants, la mère de famille est à bout. “J’ai la peur au ventre, ce matin je suis allée chercher ma fille à la crèche, j’avais un couteau sur moi au cas où !”, témoigne-t-elle, en souhaitant rester anonyme étant donné le contexte.
Elle raconte qu’elle et nombre d’habitants sont encore sous le choc après ces échanges de tirs sur fond de guerre de territoire pour les points de deal, qui se sont déroulés en plein jour, entre le Globe, le Lamparo mais aussi vers le Bouliechou “au milieu des civils et devant les enfants qui jouaient dans les parcs !” (…)
Un traumatisme de plus pour le quartier qui survit au rythme des violences. “Il faut se rendre compte que les sorties à la médiathèque des enfants de CP sont escortées par la police municipale, s’indigne la résidente. La sortie qui était prévue ce vendredi 14 juin a été annulée. Les enfants de 6 ans ne parlent que ce qui s’est passé. J’ai discuté avec les ATSEM de l’école de ma fille, elles ont peur aussi !” (…)
L’opération de police “place nette” lancée depuis le 3 juin, après des mois d’enquête, pour “nettoyer” le quartier de la drogue, n’est pas pour rassurer notre interlocutrice. “En fait le trafic se déplace, c’est tout. Maintenant il y a du monde sous nos porches alors qu’avant ils n’y étaient pas. On nous dit que ceux qui ont été arrêtés l’ont été après des mois d’enquête. Mais on est aux prises avec d’autres. C’est la peste ou le choléra !” (…)