Cinq syndicats (CFDT-CGT-FSU-Solidaires-Unsa) appellent à manifester contre l’extrême droite ce samedi 15 juin dans toute la France, dans l’espoir de créer une mobilisation des électeurs. Dans cet entretien, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, explique pourquoi selon elle le programme du RN va à l’encontre des intérêts des salariés.
Vous appelez à manifester ce samedi. Cela fonctionne-t-il toujours pour faire barrage à l’extrême droite ?
C’est un des moyens de le combattre. Il y a besoin d’un sursaut démocratique. Plein de citoyens, citoyennes, des adhérents, des militants nous disent : « On veut pouvoir exprimer notre inquiétude et notre volonté de voir émerger un autre projet politique. » Voilà pourquoi il est important d’organiser cette mobilisation. On le fait avec d’autres organisations syndicales, des acteurs de la société civile. Ce n’est pas une fatalité quele RN accède au pouvoir.Il faut que les syndicats soient au rendez-vous dans la période.
Des violences sont à craindre. Ne redoutez-vous pas que cela donne des arguments à vos adversaires ?
C’est un risque. Il faut bien entendu que cette journée puisse se dérouler comme on a réussi à le faire sur les retraites, sans violence et dans le respect des biens et des personnes. On s’organise en conséquence, chaque organisation protégera son cortège. Il est nécessaire d’avoir des espaces collectifs pour exprimer au grand jour le rejet de l’extrême droite.
Et les autres initiatives ?
La CFDT va adresser dans les prochains jours un courrier à toutes les adhérentes et adhérents, soit 634 218 personnes. Le but est de sensibiliser sur l’importance d’aller voter. L’enjeu du scrutin, c’est la participation. […]
Comment expliquez-vous que 49 % des ouvriers aient voté RN ?
Dans tous les cortèges sur les retraites, il y a deux phrases qui revenaient : « On veut être respecté », « on veut être entendu et reconnu dans notre dignité ». C’est l’appel du monde du travail. Cela fait sept ans qu’ils ont le sentiment d’être invisibles. Le discours porté par l’extrême droite leur semble séduisant. Le RN surfe sur ce sentiment de délaissement mais apporte de mauvaises solutions.
En 2017 et en 2022 Laurent Berger avait donné la consigne de voter Macron au deuxième tour. Quelle sera la vôtre pour le scrutin du 7 juillet ?
Votez pour n’importe quelle bannière face au RN. […]