Il fait partie des – très – rares musiciens classiques à avoir pris position politiquement sur les réseaux sociaux. “Tout gouvernement d’extrême droite piétine les artistes”, jugeait notamment Alexandre Tharaud sur X, le 21 juin. “Ni LFI, ni RN”, écrit également ce lundi le pianiste, qui a contacté des musiciens pour écrire une tribune contre l’extrême droite, et s’est heurté à un mur.
“Il y a quelques années, quand Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour, toute la France ou presque était dans la rue. Les artistes, dans leur immense majorité, se sont levés, vent debout contre l’extrême droite et les dangers qu’elle représente. Je me souviens de réunions partout à travers la France, notamment au Zénith de Paris, où un très grand nombre d’artistes ont parlé sur scène, contre l’extrême droite. Cela paraissait tout à fait normal.
Au lendemain de la dissolution, j’ai donc naturellement contacté trois personnalités de la musique classique dont la voix porte, pour leur proposer d’écrire une tribune ensemble. Ces trois personnalités m’ont dit non. Que ça ne servait à rien. Après ça, j’ai éteint mon téléphone. J’ai été en quelque sorte paniqué, un peu démuni, et me suis demandé pourquoi.
J’en ai parlé avec d’autres musiciens. Je pense qu’il y a une frilosité évidente, qu’ils ne voulaient pas se mouiller. Je pense aussi qu’une partie – que j’espère minime – du monde de la musique classique, glisse vers l’extrême droite. Certains artistes sont aussi liés à une structure subventionnée, par exemple un orchestre, une fondation, un festival. Ils peuvent dès lors craindre des baisses de subventions, si jamais un député RN venait à être élu dans leur circonscription.”