‘Autun : Persuadé qu’on lui a jeté un sort, il attaque l’auteur de cette « magie noire »
[…]Le prévenu a 31 ans, les cheveux châtains, la barbe itou. Il est de taille moyenne mais la taille de ses mains frappe, comme elles ont frappé, armées d’une machette, un couple qui dormait, à Auxy, le 1er juillet.Rassurez-vous, le prévenu n’a pas attaqué des personnes au hasard, non. Il les connaissait et avait un grief « de type querelle amoureuse » dira le procureur, contre eux. En réalité, le grief semble plus sombre que ça : le prévenu est persuadé qu’un homme lui a jeté des sorts en usant de « magie noire ». Le mot « persuadé » est du reste insuffisant à décrire comment cette conviction le hante, l’habite, lui fait ressentir des choses, jusqu’à la peur d’en mourir « dans les mois qui viennent ».
Gaz et machette dans la chambre à coucher
Le prévenu est entré dans la chambre du couple, les a gazés puis a porté des coups à l’homme « avec une arme de type machette » dit la présidente Catala. L’homme a 3 semaines d’ITT, la femme, elle, qu’on imagine terrorisée, a 1 mois d’ITT.
Il a « commis les faits pour être délivré d’un sort de magie noire »
Maître Leplomb demande une expertise psychiatrique. « Pendant la garde à vue, monsieur a expliqué avoir commis les faits pour être délivré d’un sort de magie noire jeté par monsieur X. Sort qui a un effet sur sa santé. Monsieur X lui a bien dit avoir jeté des sorts, et mon client y a cru. Il voulait que monsieur X retire ce sort car cela affecte sa santé au point qu’il pense en décéder dans les mois qui viennent. »
Le prévenu a une demande à faire au tribunal : que les juges ordonnent l’exploitation des téléphones des victimes, « pour déterminer s’ils ont jeté des sorts à d’autres personnes ».
« Les faits sont d’une gravité particulière »
Le vice-procureur reste froid : d’abord l’état du prévenu fut jugé compatible avec la garde à vue, et « seule ce qui concerne une magie noire est un peu irrationnel ». Il demande le maintien en détention provisoire du prévenu car le différend qui l’oppose à monsieur X, persiste, d’autre part « le caractère irrationnel de ses explications » fait craindre une réitération, enfin, le prévenu n’a ni emploi ni famille. « Les faits sont d’une gravité particulière. »
Maître Leplomb tempère l’absence de famille : « Il vit en couple, il n’est pas seul. » Sur le risque de réitération : « Il a l’espoir que cette audience fasse toute la lumière sur cette histoire de magie noire, donc il ne fera rien en attendant. »
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