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À l’aube du démantèlement d’un des plus gros bidonvilles de France, la Fédération des Maraîchers Nantais est publiquement invitée à « prendre sa part » dans l’évacuation des campements abritant au moins 700 personnes au niveau de la prairie de Mauves, à Nantes.
Interrogée lors d’une conférence de presse précédant le conseil métropolitain sur le nombre précis de personnes migrantes d’Europe de l’Est présentes sur le territoire, la présidente de Nantes Métropole, Johanna Rolland, a répondu que «si on compare par rapport à la moyenne des départements français, oui il y a une situation importante, et qui est notamment liée – je le dis car ça doit faire partie des éléments de solution – à l’activité de maraîchage».
«Ras le bol d’être le bouc émissaire de politiques ratées dont nous ne sommes pas responsables, le logement ne fait pas partie de nos attributions. Nous n’avons pas l’obligation de fournir un logement à nos salariés et stagiaires (…), qu’ils soient de nationalité française ou non.» a réagi le président de la Fédération des Maraîchers Nantais, Régis Chevallier, dans une lettre ouverte envoyée à Johanna Rolland en ce début de semaine. (…)
Régis Chevallier précise que la filière embauche environ 2500 CDI, entre 2500 et 3000 CDD, avec un pic éphémère de 5000 à 6000 contrats au moment de la récolte du muguet (…) Le 28 juin, lors du dernier conseil métropolitain, Rodolphe Amailland, maire de Vertou et président de l’Association des maires du Vignoble de Nantes, a aussi fustigé ces critiques. «J’en ai un peu assez d’entendre que c’est de la faute des employeurs, des maraîchers, des viticulteurs dans le vignoble nantais parce qu’ils emploient les Roms sur des travaux pour lesquels ils rémunèrent d’ailleurs parfaitement légalement, et que c’est de leur faute s’il y a des bidonvilles».