75e promotion, marquez le pas !» Parmi les 32 élèves commissaires de police qui répètent pour le défilé du 14-Juillet au camp militaire de Satory, dans les Yvelines, Camille Ernest affiche un sourire de fierté qui inonde l’assemblée. Comme ses camarades bien sûr, mais plus encore. Sous un tricorne impeccablement placé se dessine de larges yeux bleus, ceux de son père. Il était le numéro deux de l’unité information de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris. Le 3 octobre 2019, son collègue Mickaël Harpon, guidé par un fanatisme islamiste aveugle, l’a égorgé et poignardé à mort à son bureau. Trois autres fonctionnaires ont connu le même sort, une quatrième a été grièvement blessée, avant que l’assaillant ne soit neutralisé par un gardien de la paix stagiaire, en poste depuis six jours. «L’un des drames les plus douloureux de l’histoire» de la préfecture de police de Paris, avait affirmé, sous une pluie battante, Emmanuel Macron lors de l’hommage national. C’est aussi le drame le plus douloureux de l’histoire de Camille. Elle avait alors 19 ans. (…)
(…) Alors, cette année, la jeune femme de 24 ans sait qu’elle pensera “chaque seconde” à ce père qui l’a initiée aux subtilités du défilé lorsqu’elle remontera à son tour l’avenue Foch, à Paris, vêtue de l’uniforme de la 75ème promotion d’élèves-commissaires. “Le plus bel hommage” à rendre à ce policier tué lors de l’attentat à la préfecture de Police de Paris, juge Camille Ernest, rencontrée en marge des répétitions du défilé. (…)