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(…) Le Nouveau Front populaire peut (…) être majoritaire à l’Assemblée alors que la gauche est morte en 1983 en abandonnant la question sociale et, accessoirement avec elle, les classes populaires. D’ailleurs, le NFP n’attire plus les classes populaires (pas même le fantasmagorique « électorat de banlieue » largement indifférent à sa rhétorique, comme le prouve l’abstention majoritaire dans ces communes), mais essentiellement des classes moyennes et supérieures (les CSP+ ont voté majoritairement à gauche). (…)

L’essentiel du stock de voix de la gauche et du camp présidentiel est situé dans les mêmes lieux : les métropoles globalisées. C’est donc dans ces citadelles gentrifiées que ces deux électorats se concentrent.

Les « bourgs » du Moyen Âge portent aujourd’hui un nom : la métropole globalisée. Or, « celui qui habite le bourg » s’appelle le « bourgeois ». Ces lieux, désormais clos et vidés de toute présence populaire (à l’exception de la main-d’œuvre dont la nouvelle bourgeoisie des grandes villes a besoin et qu’elle concentre dans les quartiers de logements sociaux), sont devenus des laboratoires culturels d’où émergent les nouvelles figures de la bourgeoisie contemporaine.

Or, moins le modèle économique fonctionne pour la majorité ordinaire, plus la grande et la petite bourgeoisie ont besoin de produire de nouvelles morales, un nouveau ciel étoilé : l’antiracisme dévoyé (tirer du prestige de la culture de « l’Autre » en gardant ses distances sociales), le féminisme dévoyé (ce qui n’empêche pas le harcèlement), l’écologie dévoyée (dans des villes ayant le pire bilan carbone), etc., pour justifier leur domination. (…)

Le Figaro Vox

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