La médiatrice de l’Éducation nationale a reçu 20 400 réclamations en 2023, soit 12 % de plus qu’en 2022. Dans son rapport annuel, Catherine Becchetti-Bizot pointe également du doigt la hausse du mal-être au travail des personnels de l’Éducation nationale. C’est 42 % de plus qu’il y a cinq ans, et 12 % supplémentaires par rapport à 2022, précise la médiatrice de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur Catherine Becchetti-Bizot dans son rapport annuel publié mercredi 17 juillet 2024.
Une hausse conséquente, qui témoigne selon la médiatrice « d’une montée en visibilité de la médiation au fil des ans ». Mais pas seulement. « Le contexte sociétal s’est considérablement tendu ces dernières années », note-t-elle. Ce qui a entraîné « des phénomènes de violence, d’agressions verbales ou physiques et d’incivilités, qui rejaillissent immanquablement sur l’École et l’Université ». […]
Pour tenter d’enrayer le phénomène, Catherine Becchetti-Bizot prône plusieurs mesures. Parmi elles, que les personnels soient plus protégés et soutenus par leur hiérarchie, mais aussi mieux formés. Pour faire face aux conflits mais aussi pour répondre aux questions que posent et se posent les élèves. « On ne peut plus considérer, y compris pour les enseignants, qu’ils sont là juste pour enseigner leur discipline. Ils ont beaucoup d’autres préoccupations. Il faut les armer, les outiller et les accompagner pour cela », estime Catherine Becchetti-Bizot. […]
Enfin, la médiatrice enregistre des remises en cause des enseignements de plus en plus fréquentes, notamment sur « des sujets sensibles ou polémiques comme les questions de genre, la laïcité ou l’éducation à la sexualité ». Une nouvelle alerte, quelques mois après qu’une enseignante a subi des pressions dans les Yvelines après la diffusion d’une peinture représentant plusieurs femmes nues et qu’un rapport du Sénat avait pointé « terrible solitude des enseignants » face aux menaces et agressions.