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Assis sur un banc, Kassim, (…) maillot du Maroc sur le dos (…) : « Est-ce que je vais regarder les JO ? Sûrement pas. » La réponse tombe. Laconique. « Ce n’est pas pour nous. (…). Pendant un mois, on va parler du 9-3, on va nous mettre en valeur et derrière ça ne sera plus le cas. Ça a toujours été comme ça. » Le ton est donné. (…)

« Je constate que les jeunes de ma commune ne se sont pas emparés des Jeux. Je n’ai pas senti d’hostilité vivace, mais clairement pas d’enthousiasme, concède Mohamed Gnabaly, maire de l’Île-Saint-Denis, petite commune insulaire qui accueille une partie du village olympique. Contrairement à la Coupe du monde de foot, les JO ciblent un public précis, qui n’est pas forcément celui du 93 au premier abord. Et puis les Jeux ça ne fait pas jeun’s. » (…)

Présentés comme des JO « populaires » et « accessibles à tous », depuis 2017 et l’obtention de l’organisation, Paris 2024 peinent à emballer cette jeunesse banlieusarde sur qui les projecteurs de l’olympisme se sont braqués, façon cabinet de curiosités. « Les jeunes ne sont pas dupes, ils savent qu’on les instrumentalise. Pour eux, ces Jeux sont une comète qui ne fait que passer », détaille Gilles Vieille Marchiset, sociologue en sport et sciences sociales à l’université de Strasbourg. (…)

Conscient des inquiétudes de ses administrés, Mohamed Gnabaly n’a surtout pas souhaité surjouer l’événement providentiel. Il a notamment tenté d’alerter sa jeunesse sur les places offertes par la mairie à chaque habitant de la commune… sans grand succès. « Les plus motivés sont les 40-50 ans. Les jeunes me disent “oui, oui” quand je leur en parle, mais ils franchissent rarement le cap des démarches administratives pour obtenir ces billets », regrette l’édile de 39 ans.

Ouest France

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