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Comme un coup de couteau dans l’eau. À Nantes, depuis avril, les patrouilles de police nationale qui sillonnent l’agglomération n’ont plus à systématiquement interpeller les porteurs de couteaux. La détention d’une lame tranchante non déclarée – et d’autres objets considérés comme des armes de catégories D (tels que des matraques ou les bombes lacrymogènes) – est alors simplement sanctionnée, lorsqu’elle n’est associée à aucune autre circonstance aggravante, par une amende forfaitaire délictuelle (AFD) de 500 euros. Une somme réduite à 400 euros si elle est payée sur-le-champ, et majorée à 1000 euros en cas de non-règlement de l’amende. Un dispositif qui, trois mois plus tard, laisse de marbre les forces de police. Quelque 22 amendes ont été distribuées par la police nationale, à Nantes, depuis le déploiement de l’expérimentation sur la nouvelle sanction du port d’une arme non déclarée de catégorie D.

Sur place, cette contraventionnalisation censée limiter les procédures judiciaires et l’engorgement des tribunaux suscite même une forme d’indifférence. «Cela permet de rendre la sanction rapide et effective, mais n’a aucun effet sur les personnes insolvables», observe Thierry Audouin, secrétaire départemental pour Alternative Police-CFDT. Un constat que partage un collègue de la police nantaise. «Les Roms et les SDF ne sont pas solvables ; les autres trouvent toujours une bonne excuse pour porter un couteau. Vous n’imaginez pas le nombre de personnes qui se promènent avec une lame pour casser la croûte.» […]

Douze métropoles, dont Paris, Bordeaux ou encore Lille, participent à cette expérimentation, qui a fait l’objet d’interrogations, alors que les agressions au couteau et le port d’armes blanches se banalisent en France. En mai, le syndicat Unité-SGP FO Police estimait qu’il y avait environ 130 agressions au couteau par jour. L’expérimentation avait été bien accueillie par le maire de Nice, Christian Estrosi. «Les sanctions ne sont pas allégées, au contraire. L’amende, c’est immédiat», avait-il vanté en mai.

«Au-delà du port d’arme prohibé, seules des sanctions fermes en cas d’utilisation de couteaux, même sans blessure, auront un effet dissuasif. C’est la lourdeur de la sanction qui fait la gravité des faits», alerte cependant Thierry Audouin. […]

Le Figaro

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