Exaspéré par le « traitement superficiel » de l’islam dans les médias, un journaliste a, durant trois ans, rencontré des imams en se faisant passer pour un converti. Bilan : les plus brutaux préceptes du Coran y sont transmis littéralement. Mais souvent avec le sourire. Tout en étant convaincu qu’une théocratie reste le régime idéal.
«J’ai demandé à quinze responsables religieux s’il fallait couper la main des voleurs. Quatorze m’ont répondu par l’affirmative. Certains ne sont pas enthousiastes, voire mal à l’aise, mais, au final, ils préconisent d’appliquer la règle divine ». Un exemple parmi d’autres pour Etienne Delarcher. Ce journaliste ne s’attendait pas à trouver des interprétations du Coran si peu tempérées dans les mosquées de France.
Il en a fréquenté 70 sur trois ans, à raison d’une ou de plusieurs visites. «Délibérément, je n’ai pas ciblé des mosquées repérées comme des foyers de radicalisation », précise cet auteur d’une enquête publiée sous pseudonyme et menée en mode « infiltration ». En se faisant passer pour un converti qui se pose des questions.
Etienne Delarcher avait fait il y a quelques années des repérages en caméra cachée. Il réfute tout biais idéologique et a fortiori islamophobe. Il suffit de le lire pour percevoir une démarche professionnellement solide. Frontale, sans prise de hauteur, mais c’est probablement ce qui fait aussi sa force.
[…]Nulle part la mise sous tutelle des femmes n’est remise en cause. Et les « conseils conjugaux » délivrés par les imams font froid dans le dos. En cas d’insoumission persistante de l’épouse, si les « conseils » du mari pour la remettre dans le droit chemin ne suffisent pas : « alors tu dois la taper […] mais pas au visage, car tu risquerais de lui casser le nez ou de lui crever un œil et tu serais obligé de payer », développe un imam.
Le journaliste a les preuves. Il a conservé des dizaines d’heures d’enregistrement contenant des propos de religieux poussant à commettre des délits ou des crimes. Au nom du respect de la parole du prophète.
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