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Après une altercation, un boulanger installé à Vénissieux a annoncé qu’il arrêterait de faire des produits à base de porc. S’il « respecte le fait de ne pas manger de porc », Alexandre Dallery dénonce auprès du Parisien un évènement qui est « allé trop loin ».

Il aurait préféré que l’extrême droite ne reprenne pas ses publications. Après une altercation dans sa boulangerie, à Vénissieux (Rhône), Alexandre Dallery a annoncé ce vendredi qu’il arrêterait de vendre des produits à base de porc. Une décision que l’extrême droite n’a pas hésité à monter en épingle, avec des relents islamophobes, certaines de ses figures évoquant un territoire « islamisé », un « califat » ou encore la « charia ». Des mots bien éloignés du ressenti du chef d’entreprise.

Dans les faits, une des vendeuses de maison La Verr’in Dallery Pittie, la boulangerie d’Alexandre Dallery, a orienté deux clients vers une quiche aux lardons, très tôt dans la matinée ce vendredi, selon le récit de l’entrepreneur fait ce vendredi soir au Parisien. Plusieurs minutes après, les deux hommes sont revenus « comme des furies » et « très violemment » dans l’établissement après avoir découvert la présence de porc dans leur repas, ce qui ne leur avait pas été notifié, alors que leur religion le proscrit.

Pour éviter toute autre erreur, le patron de la boulangerie a donc décidé de poursuivre son activité sans « faire de jambon ». S’il dit comprendre que donner une quiche aux lardons à des musulmans « puisse énerver », il estime toutefois que « c’est allé trop loin ». Dans un commentaire posté sur Facebook, depuis supprimé, Alexandre Dallery avait évoqué ce vendredi « différentes pressions depuis plusieurs mois pour faire du hallal ».

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Le Parisien

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Les deux hommes, de confession musulmane, s’étaient installés en terrasse mais « sont rentrés dans la boutique en nous insultant et en menaçant de mettre le feu à la boulangerie. J’étais à l’arrière en cuisson de pain, mais je les ai entendus. Je suis immédiatement intervenu en m’excusant, disant qu’une erreur pouvait arriver. Si je n’avais pas été là, je crois qu’ils s’en seraient pris à ma vendeuse. »

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Une affaire vendue

S’il a décidé de ne pas porter plainte, Alexandre Dallery, par ailleurs conseiller municipal d’opposition (LR) à Vénissieux, entend dénoncer « un sujet tabou » dans la ville. Pour cause, dans deux mois, il n’y sera plus.

Après une tentative de cambriolage , un contrôle fiscal, un autre de l’Urssaf et une fermeture administrative, en février dernier, pour « manquements graves aux règles d’hygiène », le boulanger a vendu son affaire vénissiane qui employait à elle seule 15 salariés.

C’est d’ailleurs l’un d’entre eux qui sera bientôt aux manettes. « Les autres employés continueront de travailler ici ou avec nous dans nos autres affaires », affirme t-il.

L’incident de ce vendredi 16 août, « c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », résume Alexandre Dallery.

Le Progrès

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