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La tendance se confirme ces dernières semaines, des pilotes de drone seraient recrutés pour livrer de la drogue ou de la nourriture à la maison d’arrêt de Nîmes.

Les projections de drogue à travers les murs immenses de la maison d’arrêt de Nîmes semblent être dépassées par une nouvelle tendance : la livraison par drone. Ainsi, plusieurs survols de drone de la prison ont été recensés ces dernières semaines et des arrestations ont été réalisées par la police. Mais le phénomène semble bien installé et les livraisons se multiplier. Ce qui fait émerger, selon plusieurs sources, des “as” du survol de la prison. “Certains sont de bons pilotes et parviennent à livrer soit dans la cour soit carrément au niveau de la fenêtre de la cellule d’un détenu”, explique un spécialiste. Le “pilote” dirigerait son engin avec une télécommande et visualiserait le vol sur une application installée sur son téléphone portable. Ces “champions” de la livraison pourraient tout aussi bien livrer dans des établissements pénitentiaires du Gard ou de l’Hérault. “Parfois, un signe distinctif est installé sur la fenêtre pour guider le pilote jusqu’au point de livraison, dans d’autres cas, c’est un guidage par téléphone. Ensuite pour rentrer le pilote enclenche une fonction retour au point de départ sinon il manœuvre l’appareil jusqu’à lui”, note un observateur du phénomène. […]

Les livraisons se dérouleraient souvent tard dans la nuit et les drones effectueraient leur survol à une altitude assez élevée pour ne pas faire de bruit. Le drone viendrait survoler la maison d’arrêt pour effectuer la livraison, le détenu n’aurait plus qu’à couper la ficelle pour récupérer le produit. Dans certains cas, le pilote de drone effectuerait plusieurs livraisons dans la nuit en se tenant à une distance assez éloignée de la prison.

La surpopulation de la maison d’arrêt de Nîmes (473 détenus pour 200 places) rend le travail des surveillants pénitentiaires difficile face à ce type de phénomènes et l’entrée massive de stupéfiants dans l’enceinte de la prison. “Réaliser des fouilles massives des cellules est compliqué”, ajoute un syndicaliste pénitentiaire.

Transport d’arme ou d’explosifs ?

Pour un autre observateur, le problème de l’entrée des stupéfiants est préoccupant mais resterait moins grave que la possible introduction d’armes ou d’explosifs dans la maison d’arrêt. “Le problème de la sécurité est récurrent et sur la question des drones qui amplifient ces difficultés et les entrées de produits stupéfiants. Mais ce qui fait peur vraiment, c’est que certains drones sont suffisamment puissants pour transporter une arme afin de faciliter une évasion voire de tuer quelqu’un en détention. Nous avons déjà un problème avec les couteaux en céramique qui circulent. La montée en puissance des drones est inquiétante, note un surveillant.

“On demande l’installation de brouilleurs mais rien n’est fait”

Dans le monde pénitentiaire, la préoccupation des livraisons par drone est d’autant plus inquiétante que les appareils peuvent porter des stups mais aussi possiblement “des armes entières ou des armes en pièces détachées”. Certains drones sont assez puissants pour porter une arme entière”, estime un spécialiste pour qui “le plus grave serait l’entrée de produits explosifs”. Du côté du syndicat UFAP pénitentiaire de Nîmes on déplore l’inertie, “cela fait longtemps que l’on demande l’installation de brouilleurs anti-drones mais rien n’est fait”.

Midi Libre

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