Assane G., 51 ans, a comparu vendredi devant le tribunal correctionnel de Meaux, pour violences, séquestration et agression sexuelle. Condamné à une peine de prison avec sursis probatoire, il a pourtant réintégré le centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin le soir même. Il y est décédé samedi soir. Ce lundi matin, le procureur de Meaux Jean-Baptiste Bladier confirme une erreur sur un document administratif. (…)
A l’origine de ses ennuis judiciaires : la plainte déposée par une amie de sa compagne. La mère de famille, sortie faire la fête lundi soir, n’avait pas trouvé de bus pour regagner son domicile. Sa copine lui avait alors proposé de se rendre à Noisiel, chez Assane G., son petit ami. Ce dernier avait accepté de l’héberger, elle était arrivée chez lui vers 2h30. Ils s’étaient donc retrouvés à deux dans son logement.
Et là, entre alcool et cannabis, la situation avait dégénéré. Le prévenu aurait multiplié les propositions sexuelles, allant jusqu’à toucher le sexe de la plaignante. Ne supportant pas les refus de cette dernière, le quinquagénaire ― collectionneur d’armes blanches ― l’aurait piquée avec un couteau au niveau des seins, lui portant également des coups de fourchette sur les jambes. (…)
Lors de l’audience, à laquelle nous avons assisté, le prévenu a eu beau expliquer qu’il ne s’était rien passé et qu’il avait dormi, les juges l’ont condamné à trois ans de prison avec sursis probatoire. Un délibéré prononcé par la présidente Isabelle Florentin-Dombre et clairement entendu par trois avocats, présents dans la salle. Le prévenu était d’autant plus soulagé qu’il échappait à l’incarcération immédiate, bien que le parquet ait requis 36 mois de prison, dont 18 ferme, avec mandat de dépôt.
Comme il avait passé deux nuits en détention provisoire, entre mercredi et vendredi, Assane G. avait été ramené au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, pour sa levée d’écrou. Il devait également y récupérer ses affaires avant de quitter la maison d’arrêt. Mais Assane G. n’est pas ressorti de la prison vendredi soir (…)
Il est un peu moins de 20 heures, samedi, lorsque les surveillants pénitentiaires de la prison de Meaux-Chauconin pénètrent dans la cellule d’Assane G., qui s’y trouve seul. Il est agité, tient des propos incohérents et « a dégradé toute sa cellule », comme le précise le procureur ce lundi matin. Il porte un morceau de tissu noué autour du cou. Le détenu, qui refuse d’obéir aux injonctions des agents, va alors se porter au contact de leurs boucliers. Avant d’être maîtrisé au sol et de sombrer dans l’inconscience. Les premiers secours et la tentative de réanimation n’y changeront rien : cet homme de 51 ans va décéder sur place. (…)
Même si le médecin légiste intervenu sur place a évoqué une « hypoglycémie sévère » ― le détenu étant un grand diabétique ―, il a tout de même prononcé un « obstacle médico-légal », mettant ainsi le corps à la disposition de la justice. (…)
