Choquée et scandalisée par ce qui lui est arrivé, Sophia* l’est encore, près d’un mois après les faits. Le 26 juillet dernier à 14 heures, elle est allée déposer une plainte au commissariat de Colomiers pour injure en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion.
Deux heures plus tôt, alors qu’elle accompagne sa fille de 13 ans passer son attestation nautique à la piscine municipale Jean-Vauchère de Colomiers, la mère de famille de 46 ans est prise de maux de tête intenses. Dans le hall d’accueil, deux hommes, qu’elle décrit comme “des employés de la piscine au vu de leurs tenues” parlent “fort en langue arabe”. “Ça faisait un brouhaha intense et avec mes acouphènes et mes migraines, je suis allée leur demander poliment s’ils pouvaient parler un peu moins fort”, raconte-t-elle.
C’est là que le ton serait monté. “T’es qui toi ? Tu veux quoi ?” lui auraient lancé les deux hommes d’un air agressif. “Tu n’as pas honte de parler autrement qu’en arabe alors que tu en es une ?” enchaîna l’un des deux individus. Effectivement d’origine maghrébine, Sophia ment alors, prétendant être originaire de La Réunion, avant de se faire traiter “de raciste” par les deux agents municipaux qui l’ont menacé de porter plainte contre elle en l’empêchant de partir de la piscine.
Dans sa déposition, Sophia poursuit en indiquant que le chef d’équipe, visiblement dans une colère noire, lui a dit en la pointant du doigt : “Tu n’as pas honte de mentir, tu as une gueule d’arabe. T’es qu’une sale p***, une mécréante.” (…)
Renseignement pris, aucune trace de cet incident n’est remontée jusque dans les bureaux de la direction de piscine columérine qui va bientôt faire un point avec ses agents présents en juillet pour éclaircir cette affaire. De son côté, la municipalité de Colomiers n’a pas donné suite à nos sollicitations.
(Merci à Mérovée.)