Un drame qui nous saisit et rend soudain dérisoire notre petit théâtre politique. L’adjudant Eric Comyn, qui a été tué lundi soir par un multirécidiviste des délits routiers, devait prendre sa retraite en mai prochain, il laisse deux enfants de 17 et 12 ans.
Et une femme qui lors d’une cérémonie d’hommage à Mandelieu, a exprimé chagrin, colère et accusations : « La France a tué mon mari » a-t-elle répété cinq fois, « par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance ». « Attention, a-t-elle précisé, je ne parle pas d’étranger mais de récidiviste ». Et pour ce qui est de tolérance, elle a évoqué 1981, dans une claire allusion à l’abolition de la peine de mort. « 1981 n’aurait jamais dû exister ».
Que faire d’un tel discours ?
Le considérer, le respecter, dans sa souffrance et sa sincérité. (…)
Que lui répondre ?
D’abord que la peine capitale n’aurait pas sauvé son mari. Nulle part, à aucune époque, la peur de la mort n’a fait reculer la violence.
Que « ce n’est pas la rigueur du supplice qui prévient le plus sûrement du crime, c’est la certitude du châtiment. » J’ai cité Beccaria, 1764. Idée essentielle qui prévaut encore aujourd’hui : c’est l’application des peines qui dissuade, davantage que leur aggravation. C’est pour cela que la justice ne devrait pas laisser sans réponse les récidives en série. Mme Comyn a raison de le souligner.
Rappeler aussi qu’il n’y a jamais eu autant de détenus en France. Plus de 78.000 personnes ont passé l’été en prison, dont 3.500 sur des matelas posés au sol. 10ème mois consécutif de hausse. Si la société est plus violente, elle n’est pas moins répressive.
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