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On vous a peu entendu depuis le second tour des législatives. Quelle est votre lecture des résultats de ce scrutin ?

Les Français ont voulu exprimer un besoin d’autorité et de liberté. Le RN a de toute évidence gagné le premier tour dans une élection où les gens sont massivement allés voter. Le second tour a montré à l’inverse qu’il y avait une majorité très large de Français qui ne voulaient pas du RN. (…)

Comment sortir de la nasse ?

La situation est inédite parce qu’il n’y a pas de majorité. Elle est surtout périlleuse. Et je vois quatre dangers redoutables.

Le premier, c’est une forme de péril démocratique, qui tient au fait qu’un grand nombre d’électeurs RN doivent avoir le sentiment qu’ils n’ont pas gagné l’élection législative en raison d’une union contre-nature entre des gens qui ne sont d’accord sur rien. À cette frustration s’ajoute celle des électeurs de gauche qui, de bonne ou de mauvaise foi, considèrent qu’ils ont gagné et que ce qui se passe depuis le 7 juillet constituerait une forme de déni démocratique, de coup d’État institutionnel. Lorsque près de deux tiers des électeurs ont le sentiment de s’être fait voler une élection, le péril n’est pas loin.

Le deuxième péril, c’est le péril budgétaire (…)

Le troisième péril, c’est celui de l’immobilisme. (…)

Vous n’évoquez pas les enjeux de sécurité, d’autorité, qui sont des préoccupations majeures des Français…

Le quatrième péril, justement, c’est l’ordre public et la sécurité. (…)

Recommandez-vous des changements d’ordre institutionnel, une réforme du mode de scrutin ? Beaucoup prônent la proportionnelle…

Je suis très attaché au scrutin majoritaire. Notamment parce qu’il impose un lien entre un député et les électeurs d’un territoire. Je me demande parfois si on ne devrait pas, pour les élections législatives, instituer la même règle que pour l’élection présidentielle, c’est-à-dire qu’au deuxième tour restent seulement les deux premiers.  (…)

Pour vous, l’homme de la situation, c’est davantage Xavier Bertrand que Bernard Cazeneuve ?

Ils ont tous les deux une expérience politique solide. Je soutiendrai tout Premier ministre choisi dans un espace politique qui va de la droite conservatrice à la social-démocratie et qui inscrira son action dans cet espace politique en construisant les compromis pour avancer.

Bernard Cazeneuve est un homme d’État, j’ai pour lui estime, respect et affection. Entre des maires de grandes villes portuaires normandes, il y a toujours une amitié qui fait fi des logiques partisanes. Et je ne suis pas non plus insensible à son sens de la fidélité, de la nuance et de l’humour, qualités rares par les temps qui courent.

Je connais Xavier [Bertrand]depuis longtemps, nous avons beaucoup travaillé ensemble à la création de l’UMP. Nous partageons la même culture d’élu local de territoires populaires et ouvriers, le même engagement contre les extrêmes. (…)

Où en êtes-vous personnellement ? Il y a un an et demi, vous nous disiez à propos de 2027 : « Je me prépare. »

Je serai candidat à la prochaine élection présidentielle. (…)

Quels sont vos atouts pour affronter et espérer battre Marine Le  Pen ?

Je me prépare pour proposer des choses aux Français. Ce que je proposerai sera massif. Les Français décideront. (…)

Le Point


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