MàJ 28/09/2024
Après plus de quatre heures de délibéré, la cour d’assises a rendu son verdict dans la nuit de samedi et reconnu Azelarab A. coupable de violences ayant entraîné la mort d’Arnaud Lepage et de non-assistance à personne en danger. Il a été condamné à cinq ans d’emprisonnement dont quatre assortis d’un sursis probatoire. La partie ferme s’effectuera sous bracelet électronique. Sa peine a été assortie de soins psychologiques. Il a également été condamné à indemniser les victimes.
MàJ 23/09/2024
Arnaud Lepage, 19 ans, est décédé le 24 septembre 2011 après une soirée dans la boîte de nuit le Calypso. Accusé de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, le vigile de la discothèque est jugé devant la cour d’assises de l’Oise à partir du lundi 23 septembre. (…)
(…) La cour va s’attacher à comprendre ce qu’il s’est passé dans la nuit du 23 au 24 septembre 2011. Ce soir-là, Arnaud Lepage, 19 ans, ouvrier intérimaire chez Ramery à Beauvais, est victime de violents coups à l’intérieur de la discothèque le Calypso, en bordure de la ville.
Rentré au foyer de jeunes travailleurs dans lequel il logeait, le jeune homme est découvert sans vie au petit matin du samedi 24 septembre par un de ses amis. Selon les médecins-légistes, il est décédé d’un traumatisme crânien ayant entraîné une hémorragie interne.
Les enquêteurs suspectent rapidement le videur de la boîte de nuit, Azelarab A., qui est placé en garde à vue et mis en examen, puis placé en détention provisoire le 26 septembre à Fresnes (Val-de-Marne). Un de ses collègues est également placé en garde à vue pour non-assistance, mais il est libéré faute de charges à son encontre.
Le suspect est libéré pour raison de santé au bout de deux mois et placé sous contrôle judiciaire. Replacé en détention pour non-respect de ce régime en 2012, il est finalement relâché, toujours sous contrôle judiciaire, dans l’attente d’être jugé. (…)
“Notre sort c’est ça, on est là, on pleure tous les jours, mais il n’y a personne, on nous ignore. Les victimes, on ne s’en occupe pas. Si c’est la justice française…“, déplorait en janvier 2023 Alain Lejeune, son grand-père. Arnaud était leur seul petit-fils, avec sa femme Raymonde. “Le suspect vit une vie normale. Nous, on a pris perpèt’ dans cette affaire“, considère cette dernière.
Le procès, qui réunira sept accusés, se déroulera toute la semaine du 23 au 27 septembre. (…)
(…) « On l’avait déjà vu lors de la reconstitution, deux ans après les faits, rappelle Alain Lejeune, le grand-père du jeune homme. Il n’a pas changé d’attitude, il est indifférent aux autres. Ce jour-là, il était arrivé avec 45 minutes de retard. Aujourd’hui (ce lundi), il continue, il n’a même pas eu un regard pour nous. » (…)
Azelarab A. ne cille pas, le regard fixé sur la cour, il écoute le président lui rappeler qu’il est poursuivi pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Celui qui nie depuis toujours avoir porté des coups doit également répondre de « subornation de témoin » et de « non-assistance à personne en danger ».
À côté et derrière lui se trouvent Dominique B. et Stephen B., le gérant du Calypso et son fils. La grande salle de la boîte de nuit n’a jamais rouvert après les faits, seule la petite salle accueille encore du public. Autres co-accusés, Mélanie C., l’ex petite amie d’Arnaud, Allan F., Sabrina A. et Alexis K., des amis de la victime présents ce soir-là. Tous sont poursuivis pour « non-assistance à personne en danger ». (…)
À l’audience, les experts psychologiques parlent d’Azelarab A. comme d’un être « sans empathie », « centré sur lui-même » et adepte d’une forme de « victimisation ». Dans leur box, la famille acquiesce. « C’est ce qu’on a toujours ressenti, explique Raymonde Lejeune, la grand-mère d’Arnaud. C’est plus que pénible pour nous d’être ici. »
Lors de l’examen de sa personnalité, Azelarab A. assure, lui, que « ce sont mes origines étrangères qui me valent d’être accusé » dans cette affaire. (…)
Présumé innocent, Azelarab A. doit comparaître jusqu’à vendredi. Il encourt jusqu’à 15 ans de prison. Ses co-accusés, eux, encourent jusqu’à cinq années de détention.