D’ici à 2026, une quarantaine de collèges du département devraient bénéficier de financements spécifiques afin de proposer des « sections attractives », dans le but d’y améliorer la mixité sociale. Dans certains établissements de Seine-Saint-Denis, le taux d’évitement, soit la proportion du nombre d’élèves scolarisés dans les écoles primaires publiques qui n’intègrent pas le collège de leur secteur, atteint 35 %. Une partie accède à un autre collège public par le jeu des dérogations ; d’autres contournent la carte scolaire en s’inscrivant dans un établissement privé sous contrat, plus favorisé.
« La Seine-Saint-Denis est en train de se transformer rapidement et massivement sur le plan social, urbain, économique, liste Stéphane Troussel, président du conseil départemental depuis 2012. Elle est à un moment de bascule et il n’est pas possible que l’école reste sur le bord du chemin. »
Une des réponses tient en un mot : la mixité. Et c’est pour la favoriser que le département et le rectorat de Créteil, dont dépend la Seine-Saint-Denis, ont annoncé, le 2 septembre, le lancement d’un plan conjoint pour favoriser l’attractivité des collèges publics du « 93 », accompagné par l’inauguration prochaine d’un « observatoire de la mixité scolaire et de l’attractivité ». […]
« L’origine de ce plan remonte à un peu plus d’un an et vient du constat partagé d’un phénomène d’évitement des collèges publics qui met à mal la mixité sociale et scolaire », explique la rectrice de la deuxième académie du pays, Julie Benetti. […]
Début septembre, dans l’établissement choisi pour accueillir la conférence de presse de présentation du « plan attractivité », le collège Joséphine-Baker, à Saint-Ouen, le taux d’évitement atteint 27 %. Les parents d’élèves présents ce jour-là en ont témoigné. « Je fais partie de ces gens qui ont quitté Paris parce que c’était plus simple et moins cher de s’installer de l’autre côté du périphérique, et force est de constater que cette mutation sociologique ne se ressent pas dans les écoles, a ainsi raconté une mère d’élève. Pour le dire très trivialement, ce sont des classes où l’on ne voit que peu de Blancs. » […]