À Caen, les habitants d’un immeuble du centre-ville sont désemparés. Régulièrement intimidés, parfois menacés par le locataire d’un appartement du rez-de-chaussée, certains envisagent de quitter les lieux, d’autres l’ont déjà fait. Le mis en cause est hébergé par une association qui essaie en vain de le déplacer.
(…) Lorsqu’il la voit, il se rue sur elle pour lui prendre son vélo. Un passant intervient et protège la jeune femme qui reprend sa monture, la range et file se cloîtrer chez elle. “Ma fille n’a pas dormi de la nuit. Le lendemain, elle n’est pas allée en cours, et n’a pas mangé pendant trois jours“, rapporte sa mère. Inquiète, elle l’accompagne chez le médecin. Même si elle ne présente aucune marque visible de l’agression, le praticien constate “un état psychologique choqué, accompagné de stress et d’anxiété“.
Partie au commissariat pour porter plainte, elle ne pourra déposer finalement qu’une simple main courante. En réponse à ses interrogations et ses craintes sur la suite des évènements, les policiers lui recommandent… de quitter son appartement.
Depuis, si Emma est parvenue à réintégrer son logement et à retourner en cours, elle vit dans la peur de croiser à nouveau un voisin dont elle se méfiait déjà auparavant. Car l’homme, réfugié soudanais, n’en est pas à son premier fait d’armes. Son attitude intimidante et menaçante effraie depuis des mois les autres locataires de l’immeuble.
Les filles particulièrement visées
“Il terrorise tout le monde, mais s’en prend plus particulièrement aux filles“, rapporte Olivia*, qui s’occupe de la gestion de l’immeuble. Elle aussi a vécu un moment traumatisant il y a de ça quelques semaines. Alors qu’elle vient observer l’avancée des travaux de réfection des parties communes, elle se retrouve nez à nez avec l’indésirable locataire à la mine patibulaire.
(…) Au printemps dernier, apeurée par le comportement bizarre de son voisin, et ses fréquentes intimidations et invectives en arabe, Elise* s’est même résolue à quitter son logement. Étudiante en médecine, elle rentrait parfois tard de ses gardes et se sentait en insécurité. “À différentes reprises, il a interpellé et menacé ma fille lorsqu’elle passait dans le couloir“, rapporte son père. À tel point qu’elle redoutait de retourner dans son appartement et qu’elle était partie vivre chez sa mère.
Il s’agit d’un réfugié soudanais de 45 ans qui a obtenu un titre de séjour pour plusieurs années. Il vit dans cet immeuble car il occupe un appartement mis à disposition par l’association Revivre, qui vient en aide aux personnes sans abri et en détresse. Mais même au sein de la structure, l’homme inquiète, tant et si bien qu’un signalement a été fait auprès du procureur de la République.